Ce matin, à 8 h 30, des étudiants du Québec et des citoyens de tous les horizons se sont réunis sur la colline du Parlement, devant l’édifice du Centre, à Ottawa, pour dénoncer la décision du ministre Clement d’abolir l’obligation de remplir le questionnaire long du recensement et interpeller le comité parlementaire qui se réunira pour statuer sur la question. "La décision du ministre Clement est insensée à tous les points de vue : il doit ramener le formulaire long obligatoire du recensement !" s’est exclamé Louis-Philippe Savoie, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). Des représentants des trois partis d’opposition et de plusieurs groupes de la société civile étaient aussi présents.
Rappelons que le gouvernement du Canada a récemment décidé d’abolir le questionnaire long du recensement pour le remplacer par une enquête facultative. Cette décision, de l’avis de nombreux spécialistes, dont le statisticien en chef démissionnaire de Statistique Canada, Munir Sheikh, nuira à la qualité des données sur lesquelles se base l’agence fédérale de statistiques dans ses recommandations. "Cette décision irréfléchie aura des impacts majeurs sur la qualité de la recherche au Canada, que ce soit en économie, en démographie ou en sociologie. Le gouvernement scie les jambes d’une des agences statistiques les plus réputées au monde, et avec elles, celles d’innombrables étudiants-chercheurs !", a poursuivi M. Savoie.
Seulement au Québec, plus de soixante-quinze projets de recherche universitaire dans lesquels les étudiants aux cycles supérieurs s’impliquent fortement sont en péril. Ces projets touchent les immigrants, les autochtones, les minorités linguistiques, etc. L’importance de la qualité des données pour la recherche universitaire n’est plus à démontrer, car même le premier ministre Harper a utilisé ces données pour son propre mémoire de maîtrise.
Cette mesure se rajoute, entre autres, à l’arrêt du financement de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l’atmosphère. "Ce gouvernement semble attaquer systématiquement la qualité de la recherche qui est effectuée dans les universités canadiennes. Ce n’est pas en se mettant des œillères que le Canada pourra faire face aux défis de demain", a conclu Louis-Philippe Savoie.
Plus de soixante-dix groupes ont déjà dénoncé la décision du ministre Clement. Le comité de l’industrie, de la science et de la technologie siégeait pour débattre de la question à 9 h, le 27 juillet.