Au cours de l’épisode du balado, la conseillère à l’action professionnelle à la CSQ, Nathalie Chabot, a expliqué les différents enjeux soulevés par cette réforme, en ciblant quatre volets qui touchent les principales dispositions du projet de loi.
–> Écoutez l’épisode 5 du balado Prendre les devants :
1. Le renforcement de la ligne d’autorité du ministre
Le premier volet touche les dispositions du projet de loi qui, s’il est adopté, permettrait notamment au ministre de l’Éducation de recommander la nomination des directions générales, qui nomment ensuite les directions d’établissement. « On voit ici une transformation de la ligne d’autorité qui permet au ministre d’avoir une plus grande mainmise sur les établissements », a dit Nathalie Chabot.
Une autre disposition du projet de loi : la possibilité pour le ministre de renverser des décisions prises par les centres de services scolaires, s’il est d’avis qu’elles ne correspondent pas aux orientations ou aux objectifs fixés.
2. La collecte et l’usage des données en éducation
Le projet de loi propose la mise en place d’un système de collecte d’informations pour obtenir une vue d’ensemble du réseau de l’éducation. « La question est de savoir dans quelle optique le ministre pourrait utiliser ces données », a dit Éric Gingras. La manière dont elles seront utilisées pourrait entrainer des dérives.
3. Le renforcement de la gestion axée sur les résultats
Le projet de loi reflète une conception étroite de la réussite éducative, où l’école n’est plus définie comme une institution qui est un milieu de vie, mais comme une organisation mobilisée sur des résultats.
4. La mise en place d’un institut national d’excellence en éducation
Le dernier enjeu mentionné est celui de la création d’un institut national d’excellence en éducation qui aurait pour but de synthétiser la recherche et d’identifier les meilleures pratiques d’enseignement.
La création de cet institut peut être mise en parallèle avec d’autres dispositions du projet de loi qui viennent contraindre davantage les obligations de formation continue, notamment du personnel enseignant.
« La combinaison de ces quatre volets ouvre la porte à une emprise plus grande sur les pratiques du personnel scolaire, particulièrement celle des enseignantes et des enseignants, et place les changements de pratiques comme étant la seule voie pour améliorer la réussite », a expliqué Nathalie Chabot.
La CSQ en commission parlementaire
« La CSQ a une vision à 360 degrés de l’éducation. On représente des enseignantes et des enseignants, des membres du personnel de soutien et du personnel professionnel à travers le Québec, on a notre mot à dire sur le sujet », a dit Éric Gingras.
La CSQ présentera d’ailleurs son analyse du projet de loi le 2 juin 2023 devant les membres de la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale.
*Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique et édictant la Loi sur l’institut national d’excellence en éducation.
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