« Les Canadiens se fient aux émissions de qualité produites localement pour les informer sur leurs communautés et sur les enjeux qui touchent leur vie », a déclaré le directeur d’Unifor pour le secteur des médias, Howard Law.
Au nom de la primauté de la qualité sur la quantité, le CRTC a aboli radicalement le quota d’émissions canadiennes pendant la journée, mais n’a rien fait pour répondre à ce qu’il appelle une préoccupation essentielle - la qualité des émissions locales canadiennes, a souligné M. Law. En réduisant le nombre d’heures, les possibilités de produire de nouvelles émissions créatives seront limitées.
« La voie de la déréglementation prise par le Conseil, préconisant ’la primauté de la qualité sur la quantité’ est séduisante à première vue, mais il n’y a pas de qualité sans la quantité », a poursuivi M. Law.
« La suppression des exigences de présentation de contenu canadien dans la journée pourrait bien nuire à la création d’émissions locales de nouvelles, d’information et de divertissement. Le Conseil n’a rien fait pour les émissions locales aujourd’hui. »
En même temps, le CRTC permet à Netflix de diffuser ses émissions sans réglementation et en dehors des règles sur le contenu canadien, mais dit aux télédiffuseurs canadiens comme Bell, Rogers et Shaw qu’ils ne peuvent limiter la vente de leurs propres services de diffusion en flux continu aux clients de la télévision conventionnelle.
« Le CRTC continue de donner à Netflix un laissez-passer pour la création et la diffusion de contenu canadien, alors que les sociétés canadiennes en assument la responsabilité », a déclaré le président du conseil du secteur des médias à Unifor, Randy Kitt. « Netflix ne se gène pas pour collecter des frais d’abonnement en dollars canadiens et pour les rapatrier aux États-Unis, alors pourquoi continuent-il à bénéficier d’un laissez-passer ? »
Alors qu’Unifor applaudit le CRTC pour l’adoption de règles permettant aux chaînes d’information de fournir un volume minimum de contenu journalistique original, ce qui devrait empêcher l’établissement de chaînes d’opinions comme aux États-Unis, Unifor croit qu’il faut faire plus dans ce domaine pour que les Canadiens bénéficient d’un journalisme de qualité.
« Une démocratie qui fonctionne a besoin de citoyens informés », a déclaré Randy Kitt. « Les médias d’information doivent fournir à leur personnel les ressources nécessaires pour livrer un contenu journalistique indépendant et professionnel à leurs auditoires. »