Édition du 12 novembre 2024

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Après la CAQ, la CSP

Après la CAQ (Coalition avenir du Québec), la vie politique québécoise pourrait s’enrichir bientôt d’un nouveau parti et d’un nouvel acronyme, la CSP pour Coalition des SansParti.

C’est ce que nous apprend une dépêche de presse, quelque peu sidérante, annonçant qu’un groupe mis sur pied il y a quelques mois a entrepris de se faire reconnaître comme parti autorisé auprès du Directeur général des élections. Faute d’être lié à un parti un candidat a bien peu de droits face à loi et aux médias, estiment les instigateurs de la coalition qui a publié le Manifeste des SansParti en septembre dernier.

On peut d’ailleurs lire dans ce document que la coalition, qui entend présenter 125 candidats aux prochaines élections, veut « jouer sur le terrain des partis politiques sans en devenir un ». N’y a t’il pas là une contradiction flagrante ? Peut-on militer contre l’existence des partis tout en étant membre d’un ? Les sans parti ne désirent-il pas l’argent et l’argent du beurre en voulant profiter des avantages d’un régime politique et d’un système électoral, qui font reposer l’exercice de notre démocratie de représentation sur l’existence de partis, sans en assumer les désavantages ?

Personnellement, je considère les partis comme un mal nécessaire dont il faut corriger les travers le plus possible. Ce qui est loin d’être le cas de façon immémoriale, je l’avoue. Je ne conçois toutefois pas que dans un pays aussi populeux et une société diversifiée comme la nôtre on puisse exercer le pouvoir de façon efficace sans le concours de telles formations. On n’est pas dans un régime de démocratie directe malgré le souhait de quelques nostalgiques. Mais je suis bien d’accord avec l’attitude de René Lévesque qui était très critique à l’endroit de l’institution des partis et qui aurait volontiers apposé une date de péremption sur l’existence du Parti québécois pour qu’il ne s’incruste pas outre mesure dans le paysage politique.

Paul Cliche,
Montréal, 22 décembre 2011

Paul Cliche

Auteur du livre Pour réduire le déficit démocratique : le SCRUTIN PROPORTIONNEL et membre fondateur du Mouvement pour une démocratie nouvelle.

Il a été responsable du dossier de la réforme des institutions démocratiques à l’Union des forces progressistes (UFP).

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