Montréal, 28 novembre 2022 - À Ottawa, il y a un silence insupportable au
sujet d’un symbole de haine hissé sur la Colline du Parlement au début du
mois, dans le contexte du Mois du patrimoine hindou.
Comme l’explique la lettre [1] de la société civile canadienne et des
organisations de la diaspora Sud-Asiatique au premier ministre Trudeau, il
s’agit d’une manipulation insidieuse du multiculturalisme pour promouvoir
un programme de haine raciste et exclusiviste.
Le silence est d’autant plus poignant qu’en ce moment, les défenseurs des
libertés civiles s’interrogent sur les droits (dans le cadre des auditions
sur les mesures d’urgence décrétées le printemps dernier).
Comme l’affirme ‘Justice for All’, l’un des signataires de cette lettre au
Premier ministre, le drapeau en question est celui d’un « groupe
nationaliste hindou, le RSS, interdit trois fois dans l’Inde indépendante,
notamment pour l’assassinat du Mahatma Gandhi par l’un des ses membres,
Nathuram Godse. Le fondateur du groupe s’est inspiré de l’idéologie nazie
pour maintenir la “pureté de la race”. Leur idéologie suprémaciste vise à
faire de l’Inde un État pour une nation exclusivement hindoue. »
Le centre d’études et de recherche sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora
de l’UQAM, CERIAS, note également dans sa lettre ouverte [2] pourquoi lever
un drapeau safran est un problème.
Le gouvernement du Canada doit immédiatement se dissocier de ce drapeau et
prendre des mesures contre le député Chandra Arya, l’auteur de cet acte
ignoble. Ce drapeau représente la mort et le génocide des minorités
non-hindoues en Inde, comme en témoigne plus récemment Amit Shah, l’homme
politique indien avec le deuxième portefeuille le plus puissant, le
ministère de l’Intérieur.
Shah s’est vanté que les meurtres au Gujarat, en Inde, en 2002, au cours
desquels plus de 2 000 musulmans ont été massacrés en toute impunité, ont
apporté « une paix permanente au Gujarat » [3]. Le drapeau safran sur la
colline du Parlement est directement lié à ce que les défenseurs des droits
humains identifient comme ‘le génocide de 2002 au Gujarat’.
Si le premier ministre Trudeau reste silencieux et n’agit pas, nous pensons
qu’il tolère cela.
La lettre conjointe signée par seize (16) organisations de diaspora
sud-asiatique et de la société civile exige que le Premier ministre Trudeau
dénonce le drapeau safran hissé sur la colline du Parlement, et nous assure
que de tels incidents ne se reproduisent pas sous l’œil attentif du
gouvernement canadien.
*Signataires de la lettre ouverte :*
Alternatives International
Conseil canadien des femmes musulmanes - Chapitre de Montréal
CERAS (Centre sur l’asie du sud)
Féminismes sud-asiatiques diasporiques critiques
Mission internationale du Dr Ambedkar, Canada
Hindous pour les droits de l’homme
Voix juives indépendantes Canada (IJV)
Inde Civil Watch International
Justice for All, Canada
Mouvement de la jeunesse palestinienne, Montréal
Unité palestinienne et juive (PAJU)
Mouvement populaire pour la santé Canada
Punjabi Literary and Cultural Association Winnipeg
Réseau sud-asiatique Dalit/Adivasi, Canada (SADAN)
Collectif d’action de la diaspora sud-asiatique (SADAC)
Réseau sud-asiatique pour la laïcité et la démocratie (SANSAD)
Théâtre Teesri Duniya
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