Édition du 14 mai 2024

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Déclaration d'écrivain.e.s francophones : « Nous ne pouvons pas nous taire » - Pour Gaza

« Nous ne pouvons pas nous taire et avons l’obligation morale de dénoncer les massacres en cours contre le peuple palestinien, avec le soutien actif ou la complicité de la plupart des États occidentaux. » Un ensemble d’écrivaines francophones, en joignant leurs voix à celles des femmes palestiniennes et israéliennes qui œuvrent pour la paix, dénoncent la situation à Gaza et demandent un cessez-le-feu immédiat.

Tiré du blogue des signataires.

« Si vous n’êtes pas atterré.e.s par ce qui se passe à Gaza

Si vous n’êtes pas bouleversé.e.s jusqu’au plus profond de votre être

Alors il y a quelque chose qui ne va pas dans votre humanité »

Révérend Mundher Isaac, pasteur assistant à l’église luthérienne de Bethléem, sermon de Noël, décembre 2023.

Trois mois après les crimes contre l’humanité commis par le Hamas le 7 octobre 2023 lors de son attaque contre le territoire israélien, que nous condamnons sans réserve aucune, la riposte d’Israël s’est avérée être un carnage révélant des buts de guerre allant bien au-delà de « l’élimination du Hamas ».

Le bilan en pertes civiles palestiniennes dans la bande de Gaza s’élève à plus de 30 000 morts, majoritairement des femmes et des mineurs (70%) selon le rapport établi par Euro-Mediterranean Human Rights Monitor (Euro-Med) pour la Cour Pénale Internationale et pour les Nations Unies, daté du 27 décembre 2023, qui tient compte dans ce chiffre d’une estimation du nombre de victimes ensevelies sous les décombres.

Les habitants de Gaza sont soumis, non seulement aux bombardements incessants de l’aviation israélienne et de son armée de terre qui a envahi l’enclave, mais aussi à la privation d’eau, de nourriture et de soins. Le bombardement des hôpitaux et l’implacable blocus qui empêche la quasi-totalité de l’aide de parvenir à sa population, ainsi que le déplacement forcé de plus de 85% des Gazaouis vers le Sud de l’enclave également pilonné sans relâche fait dire à tous les observateurs internationaux qu’un nettoyage ethnique de la bande de Gaza est en cours, accompagné de pratiques relevant clairement d’une intention génocidaire[1].

La gravité extrême de cette situation ainsi que les déclarations de membres du gouvernement Netanyahou préconisant la poursuite de la guerre et un déplacement massif de la population gazaouie hors de son territoire, ont conduit le 29 décembre 2023 l’Afrique du Sud à déposer une plainte devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), accusant l’État d’Israël de violer la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide.

Pretoria invoque « les droits et les obligations de l’Afrique du Sud » de prévenir le génocide et « de protéger les Palestiniens de Gaza de la destruction ». La plainte de l’Afrique du Sud ne sera toutefois prise en compte qu’au terme d’une longue procédure. Or pour Gaza chaque jour sans cessez-le-feu, sans eau, sans nourriture, sans aide humanitaire, est une journée de vies perdues, brisées, de souffrance, d’horreur.

Nous ne pouvons pas nous taire et avons l’obligation morale de dénoncer les massacres en cours contre le peuple palestinien, avec le soutien actif ou la complicité de la plupart des États occidentaux. À l’instar de toutes les organisations mondiales de défense des droits humains et en joignant nos voix à celles des femmes palestiniennes et israéliennes qui œuvrent pour la paix, nous exigeons un cessez-le-feu immédiat et sans conditions et l’arrivée de toute urgence d’une aide humanitaire massive à la hauteur des besoins.

Signataires

Abomo-Maurin Marie-Rose (Cameroun)

Achour Amina (Maroc)

Alie Marijosé (Martinique)

Anselmo Marielle (France)

Ba Dicko Safiatou (Mali)

Bel Haj Yahia Emna (Tunisie)

Bessis Sophie (Tunisie)

Bourrel Anne (France)

Bouvet de la Maisonneuve Fatma (Tunisie)

Cadier Florence (France)

Carpenter-Latiri Dora (Tunisie)

Cusset Catherine (France)

Desautels Denise (Canada)

Devi Sort Ananda (Maurice)

Diallo Ba Fatimata (Sénégal)

Dupré Louise (Canada)

El-Masri Maram (Syrie)

Essalmi Nadia (Maroc)

Feki Hella (Tunisie)

Fournier Danielle (Canada)

Fréchette Carole (Canada)

Jacquot Martine (France/Canada)

Gauvin Lise (Canada)

Granjon Elisabeth (France)

Lazlo Viktor (Martinique)

Makhlouf Georgia (Liban)

Catherine Marceline (Martinique)

Masset Marie-Christine (France)

Monette Madeleine (Canada)

Octavia Gael (Martinique)

Oumhani Cécile (France)

Rakotoson Michèle (Madagascar)

Régimbald Diane (Canada)

Serraj Loubna (Maroc)

Tadjo Véronique (Côte d’Ivoire)

Tauil Leila (Maroc)

Wihelmy Audrée (Canada)

Zouari Fawzia (Tunisie)

[1] Les termes de « crime contre l’humanité » et de « génocide » sont définis par la Cour Pénale Internationale (en français : Elements-des-crimes.pdf (icc-cpi.int))

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