En ce sens, le Congrès a adopté la motion suivante :
« Que le congrès condamne les agissements du conseil exécutif contraires aux structures de démocratie directe. »
Rappelons-nous que les textes de réflexion sont une pratique courante et encouragée à l’ASSÉ. Tous les comités et les individus peuvent en écrire pour apporter un nouvel éclairage aux débats à venir en instances. Nous le clamons d’ailleurs haut et fort : la diversité d’opinions et une conflictualité constructive sont valorisées au sein de l’ASSÉ, particulièrement sur ce que devrait être la stratégie à adopter pour la suite de notre lutte. Les structures et les instances de notre syndicat étudiant nous permettent de garder une dynamique à la fois démocratique et combative !
Toutefois, le ton et le momentum de publication du dernier texte n’ont pas été appréciés par la majorité des associations étudiantes membres présentes au Congrès. Les votes de reconductions des associations qui se sont dotées de mandats de grève ayant lieu pour la plupart le 7 avril prochain, il nous semble primordial de leur laisser la voie libre en ne leur indiquant pas ce qu’elles doivent faire, surtout hors des instances légitimes de l’ASSÉ. C’était là le sens de la destitution qui a eu lieu même après la démission en bloc du Conseil Exécutif.
Il y aura un Congrès d’orientation et d’élections le 25-26 avril. Ce Congrès, prévu depuis le début de l’année, va permettre de réélire un nouvel exécutif ainsi que de nouveaux comités de l’ASSÉ. En ce qui concerne les comités de travail de l’ASSÉ, grands oubliés des dernières semaines, il nous tient à cœur de souligner fortement le travail souvent invisible des personnes qui y siègent actuellement et qui sont toujours en poste. En attendant, nous nous sommes doté-e-s d’un comité ad hoc d’exécution des mandats en court ainsi que d’un Conseil Central extraordinaire qui aura lieu jeudi prochain à 10h, et où un Conseil Exécutif intérimaire sera élu d’ici les élections annuelles. Les candidatures pour cet exécutif intérimaire seront reçues par le comité jusqu’à lundi midi.
Maintenant, adressons la suite de notre lutte. Rappelons-nous que nous, l’ASSÉ, en Congrès le 21 et 22 février 2015, avons pris la décision de faire un appel à une escalade des moyens de pressions contre les mesures d’austérité du gouvernement Libéral, passant par des mobilisations multiples et intensives incluant la grève. Le contraste avec le texte de réflexion dont il est mention plus haut est d’autant plus frappant ! Loin de nous l’idée de minimiser l’importance de prendre en compte la conjoncture politique et l’état de la mobilisation des autres syndicats.
Loin de nous, surtout, l’idée d’homogénéiser les luttes, les enjeux ou les préoccupations des associations étudiantes qui constituent l’ASSÉ, qu’elles soient en ce moment en grève, reconductible ou non. Bien au contraire, c’est par respect pour la souveraineté et la diversité des associations étudiantes locales que nous tenions à rectifier le tir et à réaffirmer les mandats dont nous nous sommes doté-e-s collectivement.
L’austérité, pour sa part, ne manque jamais sa cible. Ses effets néfastes nous touchent toutes et tous : Pipelines traversant nos territoires, services de garde et de santé de plus en plus inaccessibles, coupures dans les Cégeps et les universités engendrant des réductions drastiques de services et la suppression de certains programmes. Pour ne nommer que ceux-ci. D’où la nécessité de nous y opposer dur comme fer !
La manifestation nationale du 2 avril a été un ultimatum lancé au gouvernement et une occasion de réunir plus de 75 000 personnes (syndiqué-e-s des milieux de l’enseignement et de la santé, familles, étudiants et étudiantes, citoyennes et citoyens de tous les horizons) dans les rues, avec plus de 130 000 étudiants et étudiantes ayant un mandat de grève. Quelle que soit la forme que nos luttes prendront, il s’agit de ne pas se laisser abattre et de concevoir l’avenir de la lutte avec confiance.
Nous nous sommes d’ailleurs doté-e-s, notamment, des mandats suivants :
Considérant la nécessitée de continuer la lutte sur le long terme parce que l’austérité n’arrête pas ;
Que l’ASSÉ appelle à la continuation de la grève et de la mobilisation étudiante contre les mesures d’austérité, la lutte aux hydrocarbures et la répression politique ;
Que l’on oriente la lutte vers ces évènements comme points forts à venir :
11 avril : manifestation Action-Climat
1er mai : Grève sociale
13 avril : manifestation inter-collégiale
À partir du 21 mai : Camp pour le droit au logement
Fin mai : Défense de l’éducation populaire et du communautaire
Mi-juin : Perturbation du Congrès du Parti libéral
Juillet/août : campagne/campements contre les hydrocarbures au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie
Que l’ASSÉ assure des transports pour cette même manifestation
Que l’ASSÉ appelle à un contingent anticapitaliste, anticolonialiste et féministe, opposé à la l’extractivisme pour la manifestation du 11 avril
Que l’ASSÉ appelle à la continuité des manifs du samedi et de soir ;
Que l’ASSÉ organise des transports vers le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie pour cet été ;
Que l’ASSÉ appelle à une manifestation jeudi à partir du Square St-Louis et que l’AFESH organise cette manifestation "
Considérant l’intimidation exercée sur les militant.es de l’UQAM avec l’embauche de nouveaux gardiens de sécurité, à grands frais et en contexte d’austérité.
Considérant que le Ministre Blais appelle déjà les administrations à expulser « de deux à trois étudiants » par jour, témoignant du caractère politique de ces expulsions.
Considérant que ces expulsions relèvent d’une logique répressive qui est appelée à déborder les murs de l’UQAM.
Considérant que ces expulsions pourraient créer un grave précédant, compromettant la possibilité de grèves futures sur tous les campus de la province.
Considérant que les levées de cours constituent la meilleure manière pour faire respecter une grève sur de nombreux campus.
Que l’ASSÉ prenne position contre les expulsions politiques à l’UQAM et, advenant le cas, tout autre cégep ou université.
Que l’ASSÉ organise au cours du mois d’avril une manifestation nationale à Montréal contre les arrestations, les expulsions et la répression politiques.
Que l’ASSÉ invite ses associations membres à se positionner contre les expulsions politiques commises sur les campus ainsi qu’à appuyer toutes démarches visant a contrer celles-ci.
Que l’ASSÉ appelle ses associations présentement en débrayage à consulter ses membres sur la reconduction de la grève générale jusqu’à l’arrêt des procédures d’expulsion à l’UQAM.
L’ASSÉ rappelle qu’elle appuiera toujours ses associations membres et qu’elle s’érige également en solidarité avec les travailleurs et les travailleuses des services publics et des autres secteurs, les chômeuses et les chômeurs, les assisté-e-s sociaux, ainsi que toutes les personnes qui veulent lutter avec elle.
Solidarité !
L’ASSÉ, en Congrès réunie