« François Beaudry est sans équivoque : le gouvernement n’a aucune bonne raison d’exclure les employés du secteur privé de son projet de loi 87 qui vise à protéger les dénonciateurs d’actes répréhensibles, mais seulement dans le secteur public. Le projet de loi ne s’applique pas plus au monde municipal, un oubli incompréhensible sachant ce que l’on sait sur Laval et Mascouche. Adopté tel quel, c’est un coup d’épée dans l’eau. Le projet de loi ne sera d’aucune utilité pour une employée de banque témoin d’évasion fiscale, un employé de centre d’hébergement privé pour personnes âgées témoin de maltraitance ou un ingénieur témoin de pots de vin dans une firme de génie-conseil », tonne M. Khadir.
Québec solidaire dénonce l’attitude du gouvernement libéral qui a refusé d’entendre les témoignages de lanceurs d’alertes du secteur privé en commission parlementaire. « Quel mépris ! Écouter les dénonciateurs du secteur privé, il aurait compris que leurs vies peuvent vite devenir un enfer : dépression, chômage, menaces, harcèlement, endettement. Je pense à Ken Pereira et Stéphanie Bérard sans qui la commission Charbonneau n’aurait jamais été mise sur pied. »
Le projet de loi 87 passe à côté de la recommandation phare de la Commission Charbonneau qui presse le gouvernement de protéger les lanceurs d’alerte à la fois dans les organismes publics et les entreprises privées. Même si les commissaires Lachance et Charbonneau étaient unanimes sur cette recommandation, le ministre Coiteux préfère jeter de la poudre aux yeux au lieu de s’attaquer au problème dans son ensemble. La Commission Charbonneau a pourtant démontré que les employés dans le secteur privé, souvent plus vulnérables que dans le secteur public, étaient des collaborateurs essentiels pour mettre un frein à la corruption et la collusion », rappelle M. Khadir.