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Syndicalisme

Mise en œuvre des recommandations du « Rapport Laurent » - L'APTS interpelle les parlementaires afin qu'ils et elles passent finalement à l'action

QUÉBEC, le 24 nov. 2021 - Plus de 6 mois après que Régine Laurent ait déposé le rapport de la Commission sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), des intervenant·e·s en centre jeunesse - membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) - sont venu·e·s rappeler aujourd’hui aux parlementaires leurs responsabilités en matière de protection de la jeunesse en leur remettant un mémo pour qu’ils et elles passent à l’action et appliquent rapidement les recommandactions de ce rapport.

« Dès la publication du Rapport Laurent, l’APTS s’est donné comme mission d’assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandactions qu’il contient, qui faisaient largement consensus tant au sein des partis politiques et de la société civile que des intervenant·e·s en protection de la jeunesse et dans les services de première ligne. Malgré de nombreuses annonces du ministre Carmant, la situation est toujours critique dans de nombreux centres jeunesse où le manque de personnel amène une surcharge de travail démesurée pour les intervenant·e·s restant·e·s. Nous réitérons ici notre volonté de collaborer avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, de même qu’avec les directions des établissements, pour mettre en œuvre les solutions identifiées par l’équipe de Mme Laurent afin que leur application se fasse dans le respect des compétences et de l’expertise de tou·te·s, et ce, pour le bien-être des enfants et de leur famille », a déclaré le président de l’APTS, Robert Comeau, devant la guérite où entrent les parlementaires et le personnel de l’Assemblée nationale.

L’APTS a identifié trois grands thèmes sur lesquels les député·e·s devraient concentrer leurs actions en priorité : en matière de gouvernance et sur le plan législatif, en matière d’expertise des intervenant·e·s ainsi qu’en matière de conditions de pratique en protection de la jeunesse. L’organisation syndicale, qui représente la vaste majorité des professionnel·le·s et des technicien·ne·s en centre jeunesse, déplore d’ailleurs ne pas avoir encore été consultée par le gouvernement Legault - ni sur la révision des standards de pratique, ni dans l’élaboration du prochain projet de loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse, qui changera l’approche des différent·e·s directeur·trice·s à la protection de la jeunesse.

« Toute modification que l’on apportera à cette loi ou aux conditions de pratique aura un impact direct sur l’organisation et les conditions de travail des intervenant·e·s. C’est précisément sur ces points que nous avons une expertise en tant que syndicat, dont le gouvernement aurait tout avantage à tirer profit s’il veut améliorer véritablement la situation à la DPJ. Le premier ministre Legault l’a lui-même reconnu dans son discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire, les meilleures personnes pour connaître les besoins en matière de santé et de services sociaux, ce sont les professionnel·le·s sur le terrain. Il est plus que temps que le gouvernement saisisse la main que nous lui tendons pour travailler à protéger ce que le Québec a de plus précieux », a ajouté Steve Garceau, représentant national pour la région de Lanaudière et pour le comité centre jeunesse de l’APTS.

Des listes d’attente toujours importantes

Le syndicat s’inquiète d’ailleurs de l’état des listes d’attente qui semblent se maintenir à des niveaux très élevés malgré les nombreux investissements annoncés par le ministre Carmant, dont l’effet tarde à se faire sentir sur le terrain. La situation est particulièrement criante à la DPJ de Laval, où le nombre de dossiers en attente de l’application des mesures (la 2e étape dans le processus de protection de la jeunesse) atteint 115, dépassant celui de la liste d’attente pour l’évaluation et l’orientation (1re étape), qui est tout de même de 60.

« On a ici un exemple concret des effets néfastes d’une stratégie axée sur la gestion des listes d’attente à l’entrée de la DPJ seulement. Il faut une stratégie plus globale et concertée avec l’ensemble des acteur·trice·s qui œuvrent auprès des enfants vulnérables. Ces dernier·ère·s sont peut-être dans le "système", mais ils et elles ne reçoivent pas les services prescrits, souvent par des ordonnances judiciaires. C’est un phénomène que nous redoutons de voir se reproduire dans d’autres régions », a conclu Robert Comeau.

Vous pouvez consulter le mémo transmis aux parlementaires ici.

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