« Au-delà du travail de réflexion mené avec sérieux par les participants et les participantes au cours du forum, la colère était palpable alors que les consultations parlementaires sur le projet de loi 70 visant à réformer le programme d’aide sociale commencent mercredi », rapporte M. Khadir. « Contrairement à ce que prétendent les gens au pouvoir, la pauvreté est un enjeu majeur au Québec. Le communautaire a en mémoire les échecs du passé en matière de réforme de l’aide sociale. Imposer des sanctions financières aux plus démunis des démunis pour les forcer à participer à des mesures d’insertion à l’emploi n’est pas la façon de contrer la pauvreté. Au contraire, le parcours obligatoire que veut imposer le gouvernement aux nouveaux prestataires risque de les pousser à la rue ! Ne répétons pas les erreurs des gouvernements précédents. »
À l’instar du RAPSIM, M. Khadir rappelle au gouvernement que, comme on peut lire dans la Politique nationale de lutte à l’itinérance : « Si l’itinérance n’est pas seulement un problème de pauvreté, elle est toujours un problème de pauvreté ».
« Le milieu communautaire qui remplace le gouvernement sur la ligne de front est sans équivoque : les coupes dans les programmes sociaux ont des conséquences sur les personnes les plus pauvres, celles en situation et à risque d’itinérance. Il est donc essentiel d’agir sur le niveau de revenu des personnes afin de prévenir et de réduire la pauvreté. Le RAPSIM estime que le niveau actuel des prestations d’aide sociale permet de couvrir à peine la moitié des besoins essentiels d’une personne, comme se loger, se nourrir, se vêtir et se déplacer », poursuit le député.
Pour sortir les gens de la pauvreté, il faut d’abord cesser d’aggraver leur précarité. Le gouvernement doit mettre en place les conditions de réinsertion à l’emploi, plutôt qu’un système punitif dont l’inefficacité a été démontrée ici, comme ailleurs.
« Québec solidaire propose en outre la hausse du salaire minimum et l’instauration d’un revenu minimum garanti, financé par une réforme audacieuse de la fiscalité québécoise, une lutte efficace contre l’évitement fiscal et des mesures pour éviter le gaspillage, notamment dans la facture gonflée des médicaments payés par la RAMQ. Il est impératif de mettre en place des programmes réellement efficaces pour permettre aux personnes de subvenir à leurs besoins essentiels dans la dignité et de se réinsérer socialement et professionnellement », conclut M. Khadir.