Édition du 19 novembre 2024

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Syndicalisme

Les lockoutés d’ABI se font entendre à Québec

2018/02/08 | tiré de l’Aut’journal | Photo : Radio-Canada.ca

Les lockoutés d’ABI sont partis de Bécancour ce matin pour se faire entendre devant l’Assemblée nationale à Québec, alors que les parlementaires débattent d’une motion pour inciter les parties à retourner négocier.

« Il y a un pacte social entre les alumineries et l’ensemble des Québécois. Elles bénéficient de tarifs d’électricité avantageux et en contrepartie elles créent de bons emplois dans les régions du Québec. Avec le lockout, ce pacte est rompu. Cela ne concerne pas seulement les 1030 familles à la rue, mais l’ensemble des Québécois. Le gouvernement ne peut regarder le train passer pendant que des compagnies prennent une région en otage », fait valoir le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Quelques centaines de lockoutés ont bruyamment manifesté devant l’Assemblée nationale, alors que les parlementaires débattaient à l’intérieur d’une motion initiée par Québec solidaire. Signe que le message commence à être entendu, la ministre du Travail a déjà convoqué les parties à des rencontres vendredi.

« C’est important pour nous que l’Assemblée nationale débatte de ce conflit. Certains ont dit que c’était un conflit privé. Mais les rabais d’électricité, eux, ils sont très publics, c’est nous collectivement qui les payons. J’ai regardé ma facture d’électricité ce matin et je suis pas mal certain que je paie plus cher du kilowatt/heure que ces compagnies étrangères. Nous pensons que le gouvernement a l’obligation morale d’intervenir. C’est avec de grandes attentes que nous irons à la rencontre de vendredi », affirme le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.

La direction d’ABI, qui appartient aux deux géants de l’aluminium que sont Alcoa et Rio Tinto, a décrété un lockout dans la nuit du 11 janvier, refusant la main tendue du syndicat pour négocier. Pourtant, le déclenchement du lockout et l’arrêt de deux séries de cuves représentent des coûts importants pour l’employeur, qui n’ont aucune commune mesure avec ce qui était en jeu dans les négociations.
Le président de la section locale 9700 représentant les 1030 métallos d’ABI, Clément Masse, réitère la volonté syndicale de négocier. « Tout juste avant que Rio Tinto et Alcoa prennent la décision de se retirer de la table des négociations, de grands pas étaient faits. Des discussions avaient même lieu quant à la possibilité de renoncer à l’actuel régime de retraite pour en instaurer un nouveau répondant aux exigences de l’employeur et on commençait à peine à aborder l’enjeu du respect de l’ancienneté dans les mouvements de main-d’œuvre. Nous avons toujours été clairs : nous souhaitons une reprise des négociations, avec des vis-à-vis qui ont le mandat de conclure une entente », a conclu Clément Masse.


 Motion unanime à l’Assemblée nationale pour la reprise des négociations

La motion adoptée stipule que :

« Que l’Assemblée nationale du Québec reconnaisse que le lock out décrété à l’aluminerie ABI a des impacts négatifs sur les travailleurs et travailleuses, sur l’économie de la région du Centre-du-Québec et de la Mauricie et sur 1économie du Québec ; que l’Assemblée nationale demande aux parties la reprise des négociations.

« Ça envoie un message clair au siège social d’Alcoa à Pittsburgh, au siège social de Rio Tinto, à Londres. Nous espérons maintenant qu’ils donnent enfin de vrais mandats à leurs négociateurs pour trouver un règlement négocié », fait valoir le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.

Le président de la section locale 9700, Clément Masse, salue lui aussi l’adoption de la motion adoptée par les parlementaires de tous les partis confondus.« Cela montre que cet enjeu dépasse les partis et les allégeances politiques. C’est essentiel pour les 1030 familles touchées, mais aussi pour l’économie de la région et tout le Québec-, fait valoir Clément Masse.

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le syndicat le plus important du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.

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