En déclarant la guerre au narcotrafic de 2006 à 2012, avec l’appui des États-Unis, l’ex président Felipe Calderón a fait exploser la violence en déployant 50 000 militaires. Bilan : 120 000 meurtres pendant son mandat, dont au moins 56 journalistes assassinés. De ce nombre, plus de 10 000 personnes ont été abattues à Juarez. La majorité des victimes sont des enfants et des jeunes âgés de 25 ans ou moins.
Résultat de conflits de territoire entre les cartels, l’armée et la police fédérale, cette violence affecte particulièrement Ciudad Juárez, l’un des principaux points d’entrée de la drogue aux États-Unis. Dans cette ville du courage, qui fonctionne d’une manière impressionnante en dépit de quatre meurtres par jour presque toujours impunis, la population ne sait pas ce que compte faire le nouveau président, Enrique Peña Nieto, pour lutter contre cette violence endémique. Entré en fonction le 1er décembre malgré de nombreuses accusations de fraudes et de corruption, il n’a pas même abordé ce problème majeur pendant la campagne électorale, tout comme les autres candidat-es.