Au fond du placard
Subsistait un drôle de cafard
Gentil pensionnaire à la mine débonnaire
Ne sortait que le soir farfouiller dans le noir
Kreuch, Kreuch, Kreuch
Se hasarde Krev’ladale le cancrelat
La fringale à l’estomac
Une virée reptatoire à la cuisine
Histoire de se lécher les babines
« Hum de la pitance, de la pitance, à en perdre contenance ! » s’écrie-t-il
Pendant que le monde repu
Sommeille dans son lit
Krev’ladale s’en donne à cœur joie
Se goinfre de produits de bon aloi
Plastronne sur une tranche de Comté
S’ébroue dans une compote fruitée
Puis se met à chanter :
« La nuit m’appartient, rien ne me retient, les hommes c’est des vauriens… »
Quand soudain, une lumière diffuse
Pénètre sans excuses
Krev’ladale tressaille de peur
La moustache en sueur
« Ah, intrus d’avant-hier, tu viens me tailler des croupières ? » vocifère le vieillard en pyjama
Te voilà extirpé, des bras de Morphée
Noctambule invétéré
Ta peau, ce soir j’aurai
Voyant son trépas approcher
L’hôte indésirable tente de se dérober
Deux coups de balai lui frôlent la carapace
Avant de réaliser ce qui se passe
« C’est mon bourreau, c’est mon bourreau, il m’a dans le nez depuis que je suis né ! »
s’égosille le rampant, horrifié, avant de se débiner à la vitesse d’un éclair derrière le frigidaire.
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