Édition du 17 décembre 2024

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Asie/Proche-Orient

Gaza confrontée à 2 à 3 heures d’électricité par jour après le début des coupures par Israël

BETHLEHEM (Ma’an) – Lundi, Israël a commencé à réduire la fourniture d’électricité de la bande de Gaza, bien que des organisations humanitaires l’aient exhorté à ne pas mettre en œuvre cette décision, qui est venue de l’Autorité Palestinienne (AP).

Tiré de Agence Média Palestine.

La compagnie d’électricité de Gaza, la Corporation de Distribution d’Électricité de Gaza, a déclaré, lundi, que les réseaux israéliens fournissant la bande de Gaza, avaient réduit leur production de 120 à 112 mégawatts.

La déclaration expliquait que la réduction affectait deux réseaux, l’un connu sous le nom de ligne de Bagdad, qui fournit le district de la ville de Gaza et le réseau 11, qui alimente Khan Younis dans le sud de Gaza – qui produisaient auparavant 24 mégawatts à eux deux et n’en produisaient actuellement que 16.

Le porte-parole de la compagnie d’électricité, Mouhammad Thabet, a précisé que la réduction signifiait que l’énergie électrique ne serait fournie que pour deux à trois heures par jour.

Israël a annoncé la semaine dernière sa décision de couper la fourniture, après que le Président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que l’AP basée en Cisjordanie, ne paierait plus la totalité de la facture mensuelle d’électricité, Israël et l’AP ayant tous deux accusé le Hamas de collecter chaque mois des millions de shekels de taxes auprès des Gazaouis, sans transférer les fonds à l’AP.

Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri a déclaré plus tard dans la journée de lundi, que « l’occupation israélienne est prioritairement responsable des conséquences de la réduction de la fourniture d’électricité, parce qu’Israël collecte des taxes auprès des Palestiniens aux passages entre Gaza et Israël et que ces taxes sont plus que suffisantes pour couvrir les besoins énergétiques de Gaza.

Un autre porte-parole du Hamas, Faouzi Barhoum, a également été cité dans une déclaration officielle du Hamas, disant qu’Israël et Abbas étaient tout aussi responsables « des répercussions désastreuses de ces réductions d’électricité et du blocage des fournitures de carburant destinées à la centrale électrique de la bande de Gaza ».

La seule usine électrique de Gaza a fermé en avril, les représentants de l’électricité de Gaza ayant dit qu’ils n’avaient pas les moyens de payer une taxe sur le diesel imposée par l’AP, qui doublait le coût de production de l’usine.

En conséquence, les Gazaouis sont passés de huit heures d’électricité par jour à trois ou quatre heures.

Barhoum a ajouté que les mesures prises par les Israéliens et l’AP « accéléraient la détérioration de la situation dans la bande de Gaza, parce qu’elles affectent tous les aspects de la vie quotidienne ».

Il a exhorté les factions palestiniennes à résister aux actions d’Israël et de l’AP et à se tenir prêts pour de futurs projets destinés à « liquider la cause palestinienne ».

Gaza, dont la semaine dernière a marqué la dixième année du blocus israélien, lutte depuis des années contre des déficits d’alimentation électrique dus à la fourniture limitée de carburant et à l’état de dégradation des infrastructures.

Mercredi, un groupe de 16 organisations de la société civile a pressé les autorités israéliennes de reconsidérer la limitation de la production d’électricité à Gaza, en attaquant cette décision comme « sans lien avec des besoins réels de sécurité » et « politique par nature », donc en violation du droit international.

« Israël ne peut prétendre être simplement un fournisseur de service qui répondrait de façon neutre à la demande d ‘un client. Etant donnée l’ampleur de son contrôle sur la vie dans la bande de Gaza, Israël a la responsabilité de rendre possible une vie normale pour les habitants, en tant que puissance occupante de la bande de Gaza » a dit le groupe.

Il est attendu de la réduction d’énergie, des effets immédiats et désastreux sur le secteur médical en particulier, qui est aussi impacté par les coupes budgétaires que pratique l’AP de son côté, mettant en danger des centaines de patients.

Alors que Robert Piper, le coordinateur de l’action humanitaire de l’ONU dans le territoire palestinien, a caractérisé mercredi, la crise à Gaza d’encore plus aggravée par un« conflit interne palestinien », des groupes de défense des droits ont fait porter le poids de la responsabilité sur le siège israélien.

L’ONG israélienne B’Tselem a critiqué le blocus qui « pousse Gaza vers un désastre humanitaire », ajoutant qu’Israël « assigne la vie des habitants (de Gaza) à une abjecte pauvreté, dans des conditions pratiquement inhumaines et sans équivalent dans le monde moderne ».

« Il ne s’agit pas d’une sorte de désastre naturel » a ajouté B’Tselem. « Si cela avait été le cas, Israël aurait probablement dépêché une mission d’aide humanitaire. Au lieu de quoi, la réalité de Gaza est le résultat du bricolage qu’Israël exécute depuis dix années de politique brutale ».

Traduction : SF pour l’Agence Media Palestine

Source : Ma’anNews

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