« La nomination de nouveaux commissaires à l’ONÉ ne change rien au fait qu’ils évolueront au sein d’un organisme qui a démontré maintes fois sa proximité avec l’industrie pétrolière et menti délibérément à la population. Dans les circonstances actuelles, il est impossible d’avoir confiance en l’ONÉ tant que les réformes liées à son fonctionnement et aux processus d’évaluation ne seront pas complétées », déclare Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
Une évaluation à rabais en attendant une vraie réforme
Les problèmes éthiques de l’ONÉ ont été reconnus à plusieurs reprises par Justin Trudeau lors de la dernière campagne électorale fédérale, ce qui l’a amené à entreprendre une réforme en profondeur des évaluations environnementales fédérales, processus en cours depuis un an. Or, l’étude d’Énergie Est échappe toujours à cette réforme et fait plutôt l’objet de mesures intérimaires où l’essentiel du rôle de l’ONÉ est préservé.
« D’un côté, le premier ministre affirme qu’il y a un problème avec l’évaluation environnementale des projets d’infrastructures pétrolières, de l’autre, il n’inclut pas le plus gros projet d’oléoduc en Amérique dans sa réforme. Il s’agit d’une évaluation à rabais, d’un passe-droit inadmissible pour le promoteur, TransCanada », ajoute M. Simard.
La population mérite qu’on prenne ses inquiétudes au sérieux
À l’instar de plusieurs groupes de la société civile, Nature Québec réclame que la réforme du processus fédéral d’évaluation environnementale s’applique au projet Énergie Est. Ce projet soulève dans la population d’importantes préoccupations sécuritaires et environnementales et ne saurait faire l’objet d’une évaluation bâclée et entachée par les gestes de l’ONÉ.
À tout le moins, l’évaluation du projet Énergie Est, amorcée il y a plus d’un an par l’ONÉ, sous l’égide des anciens commissaires démissionnaires, devrait reprendre à zéro afin de faire preuve d’un minimum de respect pour les citoyens et leur environnement qui seront impactés par le projet.