Ainsi a réagi aujourd’hui Carolle Dubé, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS), après la parution d’un article de la journaliste Katia Gagnon dans La Presse, faisant état de plus de 3 000 enfants en attente d’évaluation de la part de la DPJ au Québec.
« Si l’intention du ministre doit être saluée, une importante mise en garde s’impose, selon Carolle Dubé, car les méthodes de gestion mises de l’avant pour tenter de remédier aux problèmes, elles, sont toujours bien en place. Si on ne s’attaque pas à ces méthodes et qu’on refuse de les remettre en question, on assistera de plus en plus à des reportages comme celui de La Presse ce matin, et la situation n’ira pas en s’améliorant, loin de là ! »
L’augmentation des listes d’attente à la DPJ, explique-t-elle, tient en grande partie à un problème chronique de pénurie de main-d’œuvre contre lequel on pourrait agir autrement et plus efficacement. « Ce n’est pas en engageant seulement du personnel en fin de trimestre budgétaire, parce que l’administration est tout à coup affolée à l’idée de ne pas atteindre les cibles reliées à son financement pour l’année suivante, qu’on va régler le problème. Il faut changer cette façon de faire, qui n’est qu’un sparadrap sur le bobo. On le voit : ce sont les enfants, en bout de piste, qui en paient le prix. »
La pénurie de main-d’œuvre est une situation que l’APTS dénonce depuis des années. Le problème de fond, insiste Carolle Dubé, c’est l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. « Travailler en centre jeunesse n’a rien d’une sinécure. Même la DPJ l’a reconnu dans son dernier bilan annuel. Il est donc impératif que celle-ci et le MSSS redoublent d’efforts pour améliorer les conditions de travail en remédiant à la surcharge chronique, aux lourdeurs bureaucratiques et à une violence récurrente qui va jusqu’à être banalisée par certains gestionnaires. »
L’APTS tend la main au ministre Carmant : « nous ne demandons pas mieux que de partager notre expertise et celle de nos membres sur ces questions. Nous représentons l’ensemble des intervenant·e·s en centres jeunesse, rappelle Carolle Dubé. Des gens qui sont directement sur la première ligne dont parle monsieur Carmant, des gens qui côtoient au quotidien la misère des enfants laissés pour compte dans notre société. Ils ont du cœur, ils savent de quoi ils parlent et, plus que quiconque, ils doivent prendre part aux solutions. »
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