Dans son avis de licenciement, Mapei soutient qu’« après analyse de la situation globale des opérations de MAPEI Amériques, Mapei inc. Laval a décidé de procéder à la fermeture définitive du département des poudres et mortiers ainsi qu’à l’abolition définitive d’un certain nombre de postes ».
Pourtant, rien ne semble justifier la fermeture de cette usine qui fabrique principalement des produits adhésifs pour céramique. Des investissements de l’ordre de dix millions de dollars avaient d’ailleurs été annoncés par la direction à maintes reprises à la table de négociation, avant le déclenchement de la grève.
Avec ces licenciements, Mapei cherche vraisemblablement à déstabiliser les membres du Syndicat des salariés des produits de céramique et autres–CSN (SSPCA–CSN), qui font preuve d’une cohésion et d’un esprit de corps inébranlables depuis le début du conflit de travail. Les travailleurs, lors d’une assemblée générale le 29 août, ont pu faire le point sur les 43 licenciements imposés par Mapei Capitalisme sauvage Ignoble procédé « Cette façon de faire abjecte, c’est dans la plus pure tradition de Mapei. On jette des travailleurs à la rue, près de la moitié de notre syndicat, sans aucun scrupule. Ces travailleurs ont contribué à la réussite de cette entreprise multinationale qui a récemment fêté ses 75 ans. C’est indigne ! », fustige Éric Caron, président du SSPCS-CSN. « Le manque de respect est au coeur de cette grève.
Cette attaque contre des gens qui ont toujours fait leur travail avec compétence et efficacité en fait foi », peste le président du syndicat. « Nous ne nous laisserons pas abattre et allons montrer que nous sommes, plus que jamais, unis et solidaires », assure-t-il.
Sans être inquiétée le moins du monde, Mapei transfère depuis plusieurs mois sa production vers la compagnie Affiliated - Entrepôt et centre de distribution et poursuit ainsi ses opérations. Les dispositions anti-briseurs de grève ne prévoient aucune sanction pour les compagnies qui effectuent leur production hors établissement. Des entreprises peuvent donc « déménager » leur production dans d’autres lieux sans qu’elles Licenciement massif chez Mapei ne soient reconnues coupables d’aucune infraction au Code du travail. Il est plus que temps de moderniser la législation afin que ces réalités soient reconnues et que les employeurs ne puissent plus contourner aussi aisément l’esprit du Code du travail.bbpbpb
Les 115 membres du SSPCACSN sont sans convention collective depuis le 13 décembre 2011. Les négociations sont au point mort depuis le 22 mai dernier.
(tiré de l’Unité, journal du Conseil central de la CSN du Montréal Métropolitain)