Édition du 19 novembre 2024

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Afrique

Au nord du Mali, les islamistes radicaux flagellent, amputent et lapident

Au nord du Mali, les islamistes radicaux flagellent, amputent et lapident
(Paris) - Scission d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) depuis la fin de 2011 (mais toujours « filialisé » au mouvement dirigé par « l’émir » algérien Abdelmalek Droukdel), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), fondé par le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, fait régner la loi islamique la plus stricte (charia) à Gao, ville principale du nord-est du Mali.

(tiré du monde.fr- le blog d’Olivier Hervieux) -29 septembre 2012

Obligation pour les femmes de se voiler, fermeture voire incendie des commerces vendant de l’alcool, fermeture des bars et autres lieux souvent fréquentés par la jeunesse, interdiction de fumer, interdiction aux radios locales de diffuser de la musique "impie"... sous peine de flagellations publiques. Pire, des "procès" expéditifs de prétendus voleurs ont abouti à des amputations, souvent publiques, de mains et de pieds....

Les populations des autres villes de la région nord subissent le même sort. A Tombouctou et à Kidal, fief du mouvement Ansar Dine (les défenseurs de l’islam) dirigé par le Malien Iyad ag Ghali, allié d’AQMI, la charia s’applique également avec la même sévérité : tabassages, flagellations, amputations... A Aguelhok, à l’extrême nord du pays, un couple accusé d’être non marié, parent de deux enfants, a même été lapidé à mort, publiquement, à la fin du mois de juillet.

Depuis six mois, quatre lapidations et six amputations de mains et de pieds ont ainsi été infligées au nom de la charia dans le nord du Mali, aux mains des islamistes radicaux d’AQMI, d’Ansar Dine et du Mujao.

L’intervention d’une force militaire de quelque 3300 hommes de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), soutenue notamment matériellement par la France, ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs semaines voire plusieurs mois.

Voulant agir sous mandat onusien, il s’agit en effet de réunir le Conseil de sécurité de l’ONU afin de rédiger et de faire voter une résolution permettant une telle opération militaire. Sans oublier les nombreuses difficultés inhérentes à son organisation et à son déploiement sur le terrain.

Les radicaux islamistes du nord du Mali auraient ainsi le temps de s’organiser afin de se préparer à une telle intervention. Ils seraient plusieurs milliers (certains évoquent le chiffre de 6000 hommes). « Il est légitime de se demander ce que peuvent vraiment faire les forces armées maliennes, même appuyées et soutenues par les 3300 hommes de la Cédéao, estime le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Cela est d’autant plus inquiétant que les islamistes sont surarmés, très mobiles et extrêmement motivés (bonne défense aérienne avec des mitrailleuses lourdes et des missiles portables, des missiles antichars et des véhicules blindés de type BR 60 pris à l’armée malienne). »

A moins que les forces spéciales françaises (notamment des éléments du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Bayonne), déjà sur le terrain dans le cadre de l’opération Sabre, commencent à « travailler » efficacement...

Enfin, selon le CF2R, « des rumeurs laissent entendre que les drones de la CIA pourraient bientôt entrer en action. Seul le feu vert de la Maison Blanche est encore nécessaire. » Les drones américains, de type Predator, sont capables de « neutraliser » des cibles déjà bien identifiées à des milliers de kilomètres. « Il est vrai qu’ils ont démontré leur efficacité létale en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen et en Somalie », estime le CF2R.

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