« Nous n’avons jamais vu une poursuite de cette ampleur contre une municipalité au Québec. Ça nous apparaît clairement abusif, très mal avisée et tout-à-fait contraire aux principes mêmes de respect des populations locales, d’autonomie municipale et d’acceptabilité sociale qui sous-tendent désormais plusieurs lois et politiques du Québec » dénonce Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition, laquelle regroupe une trentaine d’organismes environnementaux, citoyens et syndicaux de partout au Québec.
La Coalition cite en exemple les seize principes de la Loi sur le développement durable du Québec, de même que la récente Loi sur les mines du Québec modifiée en 2013, laquelle prévoit « qu’il est nécessaire de favoriser un développement associé aux communautés et intégré au milieu ». Cette même loi prévoit que toute activité minière doit se faire « dans une perspective de développement durable » et « en tenant compte des autres possibilités d’utilisation du territoire ».
M. Lapointe : « Cette minière de Vancouver échoue clairement le test de l’acceptabilité sociale. Pire, en intentant une telle poursuite, elle démontre à quel point elle n’a aucun respect envers la population de Grenville-sur-le-Rouge qui s’y oppose au projet depuis près de deux ans et qui, récemment, a élu démocratiquement et à forte majorité un nouveau conseil municipal pour représenter leur voix ».
Si autorisé, ce projet de mine à ciel ouvert occasionnerait des impacts importants sur le milieu, notamment en lien avec la poussière, le bruit, les dynamitages et le trafic de camions lourds, de même qu’avec le rejet prévu de 2 à 10 millions de tonnes de déchets miniers qui contiennent plusieurs substances potentiellement toxiques pour l’environnement, notamment des sulfures, des métaux et des matériaux acides.
Le milieu qui serait affecté est caractérisé par environ 100 propriétés de villégiature, de même que des terres agroforestières et acéricoles (potentiel d’érablières), des milieux humides, de nombreux petits lacs et cours d’eau, de même que par plus de 260 espèces de plantes et animales, incluant plus de 15 avec un statut précaire ou d’intérêt, vulnérable, ou menacé.
Jusqu’à tout récemment, tout indiquait que la minière Canada Carbon tentait d’éviter une évaluation environnementale complète de son projet par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), notamment en présentant un projet de 499 tonnes par jour alors que la limite règlementaire d’assujetissement est de 500 tonnes par jour.
Notons, en terminant, que la situation financière Canada Carbon se détériore depuis plusieurs années, avec une baisse de son action de 80% depuis trois ans (0,05$ actuellement), des dettes qui s’accumulent et une capitalisation boursière de moins de 5,5 millions actuellement.
Les membres actuels de la coalition : Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT), Alternatives, Artistes pour la Paix, Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME), Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL), Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté, Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU), Coalition Stop Uranium de Baie-des-Chaleurs, Comité de vigilance de Malartic, Conseil centrale CSN de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, Écojustice, Eco-vigilance Baie-des-Chaleurs, Environnement Vert Plus Baie-des-Chaleurs, Fondation Rivières, Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, Groupe solidarité justice, Les AmiEs de la Terre du Québec, Justice transnationale extractive (JUSTE), MiningWatch Canada, Minganie sans uranium, Mouvement Vert Mauricie, Nature Québec, Professionnels de la santé pour la survie mondiale, Regroupement citoyen pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles, Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP), Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE), Sept-Îles sans uranium, Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec), Société pour vaincre la pollution (SVP), Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Tous nouveaux membres bienvenus.
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