La FFQ salue cet effort collectif et non partisane de tous les partis.
Depuis plusieurs décennies, les chiffres sur le fossé existant entre le nombre d’agressions sexuelles déclarées à la police et le nombre d’agressions sexuelles déclarées dans les sondages suscite de nombreux questionnements quant à notre capacité à prendre en charge les crimes sexuels dans nos services de police, puis dans nos tribunaux.
Aujourd’hui, seulement 5% des crimes sexuels sont déclarés à la police, et 3 sur 1000 plaintes d’agressions sexuelles aboutissent à une condamnation. Le mouvement #MeToo a amorcé un changement de culture et une prise de conscience du manque de ressources institutionnelles dans le suivi des crimes sexuels.
C’est encourageant que les partis prennent conscience que les survivantes n’ont pas confiance dans le système de justice actuel, et que des efforts importants sont nécessaires.
Cette rencontre entre élues est un premier pas nécessaire vers un besoin de solutions revendiquées par les portes paroles du féminisme depuis longtemps.
Cependant, seul un travail de remise en cause du fonctionnement de l’ensemble du système de justice à l’égard du traitement des crimes sexuels sera en mesure d’opérer un changement efficace et durable.
La FFQ rejoint les organismes féministes spécialisées sur les questions d’agressions sexuelles quant à la nécessité, entre autre, avec ce tribunal spécialisé, de développer des formations auprès des organismes publics et parapublics.
La controverse début novembre dernier au sujet d’une campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles du service de police de Montréal a montré qu’un important travail restait à faire.
Nous espérons que ce tribunal spécialisé ne devienne pas une justification d’abandon des responsabilités de l’ensemble du système de justice.Un changement radical de culture est nécessaire.
Après la prise de conscience #MeToo, c’est le moment pour que ce changement de culture se traduise concrètement dans nos tribunaux.
Un message, un commentaire ?