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Quelques réflexions sur la course à la direction du NPD fédéral

2 octobre 2017 | New Socialist | traduction PTAG

Il ne s’agit pas d’une tentative d’évaluation complète de la campagne ou de son résultat, mais seulement de quelques réflexions initiales sur le résultat solide, mais décevant de Niki Ashton et sur les prochaines mesures à prendre pour les radicaux qui ne sont pas partisans de la voie parlementaire pour la transformation sociale

1. Ashton a obtenu le meilleur score pour un-e candidat-e de gauche depuis Svend Robinson en 1995, même si je prends en compte que ses politiques et son approche étaient plus à gauche que celle de Robinson, donc une meilleure comparaison pourrait être le score de 14,6% de Steve Langdon en 1989 .

2. La longue récession économique qui a suivi l’année 2007 n’a pas eu autant de répercussions sur la société de l’État canadien que sur d’autres pays, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni. Bien qu’il y ait beaucoup de jeunes qui sont coincés dans des emplois horribles, chargés de dettes et qui craignent pour l’avenir, la situation des jeunes travailleurs et travailleuses n’est pas aussi grave qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni.

3. Les libéraux fédéraux sous Trudeau n’ont pas défendu une austérité agressive, présidé à une baisse des salaires réels, et n’ont pas joué avec le racisme pour gagner des voix, comme les conservateurs l’ont fait au Royaume-Uni. La version libérale du néolibéralisme est différente de celle de Harper et de nombreux partisans du NPD n’ont pas compris que la meilleure réponse du NPD aux libéraux serait un virage à gauche intelligent.

4. De nombreux partisans du NPD ont été déçus par la performance de Mulcair aux élections de 2015, mais aucun des candidat-e-s à son remplacement n’a été largement considéré par les néo-démocrates comme des candidat-e-s qui continueraient à orienter le NPD vers la droite et plus profondément alors que la politique officielle est maintenant définie (même si Jagmeet Singh et Charlie Angus étaient évidemment de tels candidats), et mise en pratique. C’est ce cours qu’Ashton a défié. Oui, Ashton a fait face au sexisme, mais il y a beaucoup plus à considérer pour comprendre pourquoi elle n’a obtenu que 17% des votes exprimés. Le NPD est maintenant dirigé par un leader qui, comme l’a dit Dru Oja Jay, « représente une énorme opportunité d’appuyer sur le bouton de réinitialisation de la politique du NPD », mais ne « n’attire pas la base des gens qui luttent pour la justice climatique et à l’égalité économique ".

5. Ni Singh, ni Angus, ni Caron n’ont été vus par les députés néo-démocrates dans une situation semblable à celle qu’a connue Hilary Clinton lorsqu’elle était candidate à la nomination du Parti démocrate (candidate à la continuité de huit années de pertes d’emplois, de baisse du niveau de vie et de meurtres racistes sous une présidence acoquinée avec Wall St.). On ne les voyait pas non plus comme les prétendants au parti travailliste battus par Corbyn (plus ou moins candidat à la continuité avec ce que le parti était devenu), parti qui faisait avancer le néolibéralisme et partait en guerre en Irak et qui promettait une austérité plus douce quand il s’y opposait). La dynamique autour de la course d’Ashton était qualitativement moins favorable que celle autour de celles de Sanders et de Corbyn.

6. Le niveau de protestation sociale est plus bas ici qu’aux États-Unis avant l’élection de Trump et, sauf au Québec, il n’y a pas eu de mobilisation anti-austérité du genre de celle qui a eu lieu en Grande-Bretagne au cours des années 2010-11. Sans de telles expériences d’action collective, et dans les conditions mentionnées au point 2, il n’y a pas de politisation généralisée de gauche. Cela a voulu dire que la base potentielle d’une contestation à gauche par l’establishment néo-démocrate n’était pas aussi importante.

7. Ashton a fait du réformisme parlementaire anti-néolibéral axé sur la justice climatique et s’est opposée à diverses formes d’oppression, y compris l’oppression de la Palestine. C’était bienvenu, puisque de telles idées dépassent le spectre de ce qui est considéré comme acceptable dans la politique officielle au Canada aujourd’hui. Sa campagne a probablement donné l’impression à certains partisans qu’il y a une gauche à gauche de l’establishment néo-démocrate. Mais même si j’aimerais me tromper, je ne pense pas que sa campagne ait véritablement un impact durable. C’est à la fois parce qu’elle n’a pas essayé de construire un courant de gauche organisé avant qu’elle se lance dans la course ou pendant la course et parce qu’il ne semble pas qu’une organisation significative soit positionnée pour croître à la suite de sa campagne (je n’ai pas vu de signes que les partisans d’Ashton aient afflué à Courage ou qu’ils le feront maintenant, bien que certains le feront).

8. À la fin de la course, les gens qui considèrent la lutte sociale - pas la politique électorale - comme la clé du changement, mais qui ont rejoint le NPD pour voter pour Ashton ne devraient pas s’impliquer dans le parti. Au lieu de cela, ils ou elles devraient consacrer leurs efforts à l’organisation sur les lieux de travail, dans la communauté et les campus et essayer de renforcer la gauche radicale non sectaire. Le camarade de Winnipeg Matthew Brett l’a bien expliqué : « Nous devons bâtir une gauche forte, dynamique et indépendante qui s’engage dans la lutte de la base et s’efforce de s’enraciner dans les mouvements de masse.

David Camfield est membre de Solidarity Winnipeg et l’auteur de We Can Do Better : des idées pour changer la société.

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