Durant les 18 mois où le PQ a été au pouvoir, sa stratégie a été de tirer le tapis sous les pieds de la CAQ pour aller chercher son électorat. Ses politiques économiques et sa campagne identitaire allaient dans ce sens, mais cela n’a pas fonctionné. Même si l’électorat de la CAQ demeure toujours dans sa mire, le PQ a commencé une autre stratégie, celle de la convergence pour battre le gouvernement Couillard. Cette politique vise à imposer l’idée du vote stratégique en sa faveur aux prochaines élections en tentant de démontrer que QS est l’artisan de la division. C’est la carte que Lisée a jouée dans l’élection partielle de Verdun. Les sondages lui donnaient un déficit par rapport au résultat de 2014 et la moitié de l’exécutif de la circonscription venait de claquer la porte au moment de son élection. Il a donc jeté la responsabilité de ses déboires sur le refus de QS de faire alliance. Il vient de jouer la même carte dans Gouin, après que tous ses sondages l’aient donné perdant ; il a déclaré qu’il ne présenterait pas de candidat.
Dans les faits, le PQ au pouvoir s’est toujours confronté aux revendications du mouvement syndical et populaire en appliquant la logique d’austérité imposée par la classe dirigeante. Il a instauré des changements majeurs dans la société québécoise qui révèlent la réalité de son projet politique. Il a été le premier à freiner de façon durable l’essor du mouvement syndical au début des années 1980, il a débuté la déstructuration du secteur public sous Lucien Bouchard, et cela, avec des conséquences durables et il soutient le libre-échange, qui est à l’opposé du contrôle souverain d’un État sur son économie et son environnement.
Selon le professeur Jacques Rouillard spécialisé en histoire du syndicalisme, l’offensive du gouvernement du PQ dans les années 1980 avait placé pour la première fois les syndicats sur la défensive depuis la montée du syndicalisme dans les années 1960 : « La défaite des syndicats des secteurs public et parapublic, qui étaient à l’avant-garde du mouvement syndical jusque-là, marque l’entrée dans une nouvelle époque où ils sont acculés à la défensive. [1]Ce coup de force a tracé la voie à suivre : les différents gouvernements continueront par la suite d’utiliser abondamment les lois et la menace de loi spéciale comme moyen de pression contre les syndicats.
À noter que Jean-François Lisée, alors ministre québécois des Relations internationales et du Commerce extérieur, affirmait en 2013 que le Canada et l’Europe étaient en voie de conclure une entente commerciale bien meilleure que ce qu’on avait l’habitude de voir auparavant : « Ce n’est plus le libre-échange avec la dictature du marché. » C’est ce même Jean-François Lisée qui se défend maintenant en exigeant des compensations du fédéral pour les pertes encourues par l’industrie québécoise.
Le défi pour la société québécoise ne consiste pas uniquement à battre le gouvernement libéral, mais à faire élire un parti qui a une autre vision de la société et qui propose des solutions au bénéfice de la population. À ce chapitre, le PQ a adopté durant les 18 mois du gouvernement Marois une politique d’austérité similaire, sinon pire, à celle des libéraux. En effet, les deux budgets présentés par le ministre Marceau étaient plus austères que le dernier budget Bachand et similaires au premier budget Leitão.
Quant aux secteurs ciblés par ces coupes, dans chacun des cas ce sont comme d’habitude les consommateurs et consommatrices, les services publics et les personnes qui y travaillent. Rien en ce qui regarde l’augmentation des revenus, comme l’augmentation des redevances minières, les modifications au taux d’imposition, la lutte à l’évasion fiscale.
C’est cette conviction qui nous conduit à proposer une alternative politique de gauche : celle de construire Québec solidaire dans le cadre de la lutte pour le renforcement des mouvements sociaux dans leur résistance aux politiques néolibérales et dans leurs aspirations à l’émancipation sociale et nationale du Québec.
1. Le sens et les objectifs de la politique de convergence du PQ
Jean-François Lisée s’est fait élire comme chef du Parti québécois en rejetant la perspective de la tenue d’un référendum sur la souveraineté du Québec et en le reportant à un deuxième mandat. Les élections de 2018 doivent essentiellement être le moment du rejet du gouvernement Couillard. Une coalition doit être construite pour réaliser cet objectif stratégique. La question de la souveraineté du Québec doit donc être écartée de la campagne électorale, car elle n’est pas porteuse, selon Lisée, à l’étape actuelle d’une réussite dans ce projet d’écarter ce parti néolibéral et fédéraliste.
Pour ce faire, le Parti québécois doit, d’une part, remobiliser ses troupes en démontrant que le gouvernement libéral participe à la normalisation provinciale du Québec et à la destruction de tous les acquis sociaux du modèle québécois. Il doit, d’autre part, capter le vote de la base des partis et des forces sociales qui ont à cœur la défense de ces acquis sociaux.
Dans le discours péquiste, Québec solidaire est invité à donner la priorité à la victoire contre les libéraux en 2018. Le vote pour QS, sauf dans ses bastions, devient un obstacle au renversement du gouvernement Couillard en divisant le vote progressiste. La faiblesse du soutien au Parti québécois serait attribuée à la division du vote francophone progressiste causée par Québec solidaire.
2. Les types d’alliances
2. a. Une alliance stratégique visant la lutte pour le pouvoir
L’élection est un moment où sont posées tant la question du projet de société que celle de qui doit diriger cette société. Toute idée de lutte conjointe pour le pouvoir pose l’existence d’une plateforme commune que partageraient les parties d’une éventuelle coalition électorale, appelée à devenir une alliance parlementaire disposant de la balance du pouvoir ou même une coalition gouvernementale. La proposition d’une plateforme commune dans ce contexte, qui cherche à faire abstraction des différences stratégiques au niveau des projets politiques de chaque formation, sèmera la confusion sur l’incapacité et le refus du Parti québécois d’affronter les intérêts de la classe dominante, et nourrira la démobilisation sur l’importance du projet défendu par un parti politique comme Québec solidaire, dont le projet d’émancipation implique une société mobilisée.
Nous rejetons donc toute perspective de participation à un gouvernement conjoint avec le Parti québécois. Pourquoi ? Parce qu’on ne doit pas faire abstraction des bases politiques du Parti québécois et de sa pratique gouvernementale concrète à toutes les fois qu’il a été au pouvoir. Le ranger dans le camp du progressisme est une source de confusion qui ne peut que nourrir des illusions sur la volonté du Parti québécois à rompre avec la logique néolibérale et sur sa démission stratégique face au combat pour l’indépendance du Québec qu’il cherche à reporter aux calendes grecques.
La politique péquiste s’est toujours limitée au cadre de la gestion capitaliste, en respectant les modes dominants d’accumulation. Alors que la bourgeoisie, au Canada comme ailleurs, a lancé une contre-offensive et a développé des politiques néolibérales, le Parti québécois a développé une gestion économique et politique néolibérale. Sur le terrain national, le Parti québécois s’est avéré incapable de faire une démarche de rupture réelle avec la bourgeoisie canadienne et son État. En 2014, il a fait de la charte des valeurs son cheval de bataille à des fins électoralistes et il a porté atteinte, de façon durable, aux communautés culturelles, particulièrement à la communauté maghrébine. En fracturant ainsi la population du Québec, il a rendu impossible la tenue d’un référendum gagnant sous sa gouverne, et ce, pour des années à venir.
Tant au plan de la conception de l’économie que de la politique, et de l’indépendance tronquée qu’il défend, le PQ présente un projet stratégique radicalement différent de ce que défend Québec solidaire. L’important pour le développement de Québec solidaire, c’est de réussir à montrer à la population que les objectifs stratégiques poursuivis par l’un et l’autre parti s’opposent radicalement.
2. b. Des arrangements tactiques visant à jouer sur de possibles déplacements dans la base électorale du PQ vers QS et inversement
Ces réalités ont amené des membres de Québec solidaire à se rabattre sur des arrangements tactiques. Il s’agirait de compter toucher une rente politique (augmentation du nombre de député-e-s de QS) par un appui au vote stratégique pour le Parti québécois dans des comtés où nous pourrions contribuer à sa défaite, par la division des votes si nous maintenons une candidature de QS. Dans les comtés éventuellement gagnables par QS (les comtés où nous serions arrivés en deuxième position derrière le PLQ), le PQ se retirerait. Dans les comtés où QS est en troisième ou en quatrième position, mais dont les votes empêchent le PQ de gagner, c’est QS qui se retirerait (ou qui ne ferait aucune campagne électorale).
La perspective de ces arrangements tactiques repose sur une série d’erreurs d’appréciation tant au plan des intentions prêtées à la direction péquiste qu’au plan des hypothèses de report majoritaire des votes du PQ vers QS ou des votes de QS vers le PQ. Il est certain que la direction péquiste ne souhaite pas le renforcement de QS dans les élections qui viennent ou dans celles qui vont lui succéder. Prétendre le contraire ne tient pas la route. Sa perspective est d’affaiblir QS en rendant notre parti responsable de son affaiblissement et de ses déboires. Son orientation stratégique est claire : une vague de votes pour le PQ est nécessaire pour battre le PLQ. Le vote stratégique, c’est un vote pour le PQ. Voilà le centre de sa campagne politique contre QS depuis sa défaite en 2014.
La convergence pour le PQ, c’est une campagne visant à démontrer à la base électorale de QS qui veut se débarrasser du gouvernement Couillard que le meilleur moyen de le faire c’est de voter PQ. Dans ce contexte, croire que la base électorale du PQ pourrait se déplacer en bloc vers QS dans certains comtés est pour le moins illusoire. Dans le passé, les déceptions face au PQ n’ont pas conduit vers un déplacement significatif vers QS, mais vers le camp des abstentionnistes.
Déjà, nombre d’indépendantistes mécontents du report du référendum à un deuxième mandat risquent d’emprunter cette voie. Le passage de la base électorale de QS vers le PQ ne semble pas du tout assuré également. Là aussi, l’abstentionnisme serait renforcé. Et cela, les stratèges du PQ en sont sans doute très conscients.
Ces manœuvres auraient un impact négatif sur les bases militantes de notre parti et sur des secteurs de notre base électorale. Que signifierait pour nos équipes militantes, même réduites, le fait de ne pas mener campagne, si ce n’est des pressions à la démobilisation. Les secteurs de notre base électorale qui rejettent le cours identitaire du PQ, que celui-ci tend à masquer actuellement mais qui peut ressurgir suite aux aléas de la conjoncture, nous suivraient difficilement sur cette voie. Ces manœuvres pourraient amener à discréditer QS pour une assez longue période.
Les arrangements tactiques et les démarches de désistement négociées dans des associations électorales ne peuvent que jeter la confusion et affaiblir Québec solidaire dans sa démarche de construction.
Le PQ se hâterait d’expliquer que QS compte sur la victoire du PQ pour renverser Couillard et qu’il considère donc que le PQ est dans le camp des partis progressistes, et que l’attitude la plus conséquente serait donc de voter PQ dans tous les comtés pour être certain de nourrir la vague péquiste capable de renverser le PLQ.
3. Les axes d’un front uni que doit développer Québec solidaire dans les mois et années qui viennent
Ne pas s’accrocher au bloc nationaliste dirigé par le Parti québécois
Le Parti québécois n’est pas le navire amiral de l’indépendance. Il en est un naufrageur. Son néolibéralisme, ses positions pro-impérialistes (rejet dans un avenir indéterminé de la lutte pour l’indépendance, libre-échange, politique d’austérité, perspective de rejoindre les alliances militaires) sont la démonstration que l’indépendance est instrumentalisée pour donner une cohérence au bloc hégémonique qu’il a su créer… et qu’il cherche à perpétuer.
Au bloc nationaliste dirigé par le Parti québécois, il faut opposer un bloc populaire s’appuyant sur les classes ouvrière et populaire défendant un programme anti-austéritaire, anti-libre échange, pour une transition écologique basée sur une politique d’investissements économiques publics et pour une démarche d’accession à l’indépendance basée sur une approche radicalement démocratique qui passe par l’élection d’une Assemblée constituante et la tenue d’un référendum sur ses travaux, tout cela dans un premier mandat.
Il faut tout le contraire d’une politique de dialogue qui gomme nos divergences avec le PQ. Il faut le bilan concret du Parti québécois au pouvoir (gouvernement Marois) comme dans l’opposition pour démontrer qu’il a repris, toutes les fois qu’il était au pouvoir, les perspectives du milieu des affaires québécois :
– politiques d’austérité : dérèglementation – privatisation – libre-échange ;
– politiques environnementales : exploration du pétrole en sol québécois – tergiversations de la direction péquiste sur le projet d’Énergie Est – place prépondérante du privé dans le tournant énergétique envisagé ;
– soutien aux traités de libre-échange (ALÉNA, AÉCG, Traité transpacifique…).
B. Notre proposition
Un front uni contre l’austérité, pour la transition énergétique et pour l’indépendance
Nous devons nous appuyer sur les grands enjeux de l’heure afin de dégager une position cohérente pour lutter contre les politiques néolibérales. Les forces sociales en lutte contre les mesures d’austérité ne peuvent se confiner à la seule lutte revendicative. La lutte doit obligatoirement déboucher sur une lutte politique.
Cahier 2 - Proposition 1- Option A
Il est proposé que :
1) Québec solidaire vise à unifier les gens qui refusent le libre-échange, qui veulent réaliser l’indépendance du Québec et qui aspirent à créer une nouvelle constitution qui redéfinira, par l’élection d’une Assemblée constituante, nos institutions afin d’instaurer une société démocratique, féministe et plurielle.
2) Québec solidaire vise à unifier dans une même lutte ceux et celles qui veulent investir dans nos services publics afin que tous et chacune aient droit à un service universel de qualité.
3) Québec solidaire vise à unifier ceux et celles qui aspirent à une transition énergétique rapide, animée par un investissement public massif dans les infrastructures de transport et pour le développement des énergies renouvelables.
4) Québec solidaire mène, au moyen des chantiers du Renouveau politique, seul ou en collaboration avec d’autres partis et organisations, à partir du printemps 2017, une campagne pour l’indépendance du Québec qui liera la question nationale avec les enjeux de la réforme de nos institutions démocratiques, de la transition énergétique et du climat, de la protection des services publics et des programmes sociaux et de la lutte contre la pauvreté et les inégalités, sur la base d’une vision féministe, inclusive et civique de la nation québécoise et en solidarité avec les Premières Nations et leur droit à l’autodétermination.
5) Québec solidaire s’adressera également aux militants et militantes issues des mouvements sociaux en les invitant à s’impliquer dans le combat électoral avec nous ou à nos côtés, sous la forme de candidatures de QS ou en appui.
6) Québec solidaire annonce dès maintenant son intention de faire de la question de l’indépendance du Québec un des enjeux de son combat lors des élections générales de 2018 et invite Option nationale à s’allier à Québec solidaire autour de cette perspective. Québec solidaire rejette la proposition du PQ et son calendrier de reporter la lutte pour l’indépendance pour de nombreuses années.
7) À défaut d’accord mutuel avec Option nationale, Québec solidaire présentera, dans les 125 circonscriptions du Québec, des candidats et candidates en favorisant la juste place des femmes dans la parité, ce qui signifie la place des femmes dans les circonscriptions importantes également. Il ne fera pas d’alliance avec des partis qui s’inscrivent dans des pratiques néolibérales ou qui pratiquent des politiques d’exclusion, qu’elles soient sur des bases culturelles, ethniques ou raciales.
Conclusion
Le conseil national de QS a encadré le présent débat de balises et de dates butoirs afin d’agir sur des bases décisionnelles claires. Nous avons formulé la proposition qui suit sur son propre mérite et en nous appuyant sur les critères établis par le CN. Ce texte n’est pas en réaction à une autre (position), il n’est pas le miroir inversé d’une autre posture. Notre position a été exposée sans jamais caractériser une autre façon de voir les choses, nul recours, non plus, à des adjectifs.
Dans le cours de la finalisation de cette position on nous a fait remarquer des questions et des objections auxquelles il convient de tenter maintenant de répondre. Ainsi :
« Beaucoup de nos membres en région, qui se sentent isolé-e-s, ou qui, au contraire, connaissent un certain niveau de collaboration avec des membres et des instances du PQ, désirent cette convergence, cette alliance et un pacte électoral avec le PQ. »
Oui nous avons entendu cet appel. Notre plus ardent désir consiste à développer QS au-delà de la région montréalaise. Or, c’est surtout à Montréal que notre force organisationnelle pourrait soutenir un coude-à-coude de la sorte. Cela n’est pas un jugement sur les personnes, nos membres, mais un constat objectif. Une telle alliance freinera, stoppera notre développement et celui du Renouveau politique tant dans nos rangs qu’à l’extérieur, développement que nous appelons toutes et tous de nos vœux.
Au plan électoral, nos confrontations à l’extérieur de Montréal sont surtout avec le PQ, c’est un fait. Il n’y a qu’à regarder la réaction épidermique du député de Rimouski à la vue d’une affiche de QS.
Dans « la vraie vie », le PQ vise à s’adresser à notre électorat et à ravir les votes dans toutes les régions. Le simple souhait de Québec solidaire de penser faire une alliance électorale avec le PQ encouragera une population soucieuse de se débarrasser des libéraux dans sa conviction d’appuyer le parti pour lequel le vote compte, selon le principe qu’il vaut mieux voter pour l’original plutôt que pour la copie. Et c’est dans les régions hors Montréal que cela aura le plus d’impact. Il n’y a pratiquement que Laurier-Dorion, situé d’ailleurs à Montréal, qui constitue actuellement l’exception confirmant la règle, où nous sommes deuxième dans un comté libéral. Par ailleurs nous entendons faire élire un-e solidaire dans Hochelaga-Maisonneuve.
Les arguments à l’effet qu’il faudrait calculer ceci et cela, l’argent perdu que nous recevrions du DGEQ ou non, etc., sont vains au regard de la nécessité de notre développement partout au Québec.
Notre position s’enracine dans les valeurs et les principes énoncés par le CN au lancement de ce chantier de réflexion et d’action. C’est avec cette grille que nous en venons à tirer notre conclusion. Serait-ce idéologique que de refuser de pactiser avec le PQ, notamment à cause de son refus de faire de la souveraineté un enjeu. Voilà pourtant l’un des quelques critères établis et adoptés par le CN. Ces critères ne constituent pas une sorte de « menu » auquel on pourrait ne souscrire qu’en partie. Il ne s’agit pas d’une cafétéria dans laquelle on prendrait un peu de ci et un peu de ça. Le conseil national fut des plus clairs à ce sujet : c’est un ensemble indivisible. Pas question d’y soustraire, par exemple, la question de l’indépendance du Québec.
Toute ambiguïté sur le rôle anti-social du PQ placerait QS au mieux à la traîne, à la remorque, en réaction à ce parti. Ce n’est pas ainsi que le Renouveau politique se produit. Éviter d’être possiblement victime d’un vote stratégique en 2018 en embrassant la stratégie de la convergence avec le PQ est un non-sens.
Certains diront : « Oui mais, que dire en 2018 en embrassant la stratégie de Couillard en 2018 ? » Comme si cela ne constituait pas, pour nous aussi, le vœu le plus cher ! Oui, mais pas à n’importe quel prix ; pas par n’importe quoi. Cette alternance provincialiste, ce désir de prise du pouvoir pour cette seule fin d’être au pouvoir ne constitue pas un programme. Poursuivre l’austérité, le développement pétrolier québécois, etc., les manigances, les manœuvres électoralistes, tout cela a en effet développé un cynisme et un désenchantement profonds, une réelle désaffection du politique.
Ce n’est pas en recourant à ce type d’entourloupe que les forces vives de la société se recombineront et se mobiliseront dans la rue et dans les urnes. Nous sommes fiers et fières de faire partie de celles et ceux ayant poussé afin de mettre sur pied ces chantiers tant de réflexion que d’action pouvant nous mener à un renouveau politique. Le PQ est, au mieux, un chemin déjà été emprunté et qui a été lourd de conséquences. Ce renouveau ne passe pas par le PQ.