Édition du 14 mai 2024

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Environnement

Plus de 110 000 signatures contre GNL/ Gazoduq - Pétition remise aux élu.es à l’Assemblée nationale

Des groupes citoyens et des organismes environnementaux ont présenté aujourd’hui aux élu.es une pétition regroupant plus de 110 000 signatures contre GNL/Gazoduq à l’Assemblée nationale. Selon les groupes, la pétition déposée est une preuve de plus que le projet ne bénéficie d’aucune acceptabilité sociale.

« Avec plus de 110 000 signatures, c’est l’une des plus grosses pétitions environnementales de l’histoire du Québec. Aussi, rappelons la participation citoyenne historique au BAPE cet automne et le fait que 80% des présentations durant ce BAPE étaient contre le projet sans oublier la mobilisation citoyenne au Saguenay : 8 manifestations, 15 assemblées citoyennes et 17 conférences et présentations en deux ans seulement. Nous refusons de voir le fjord du Saguenay transformé en autoroute de méga-méthaniers et nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le béluga disparaît. » explique Adrien Guibert-Barthez de la Coalition Fjord.

Ce sont des groupes citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui ont lancé la pétition au départ. Depuis plus de deux ans, la mobilisation citoyenne contre le projet bat son plein dans ces deux régions, ainsi qu’en Mauricie et sur la Côte-Nord. Rappelons qu’un sondage de la semaine dernière montre que près de la moitié de la population s’oppose au projet, contre seulement le tiers de la population en faveur.« Ce sont nos communautés qui seraient les plus touchées si le projet voit le jour. Nous ne voulons pas d’un pipeline qui fracture le territoire sur plus de 780 km et endommage des milliers de cours d’eau. Nous continuerons de nous battre contre GNL/Gazoduq jusqu’à ce que ce projet destructeur soit définitivement abandonné », indique François Gagné de la Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda.

Les groupes rappellent que l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité des motions appuyant l’Accord de Paris (16 novembre 2016) et déclarant l’urgence climatique (25 septembre 2019). « Ce projet gazier ne peut exister et être rentable que si les pays abandonnent l’Accord de Paris, chose que la population du Québec n’acceptera jamais. Les député-e-s ne peuvent pas reconnaître l’urgence climatique d’un côté et appuyer GNL de l’autre sachant que le projet entraînerait des émissions mondiales annuelles de plus de 50 millions de tonnes de GES, soit l’équivalent de la pollution générée par plus de 10 millions de véhicules par an pendant 25 ans. Le gouvernement doit rejeter ce projet qui serait un désastre pour le climat et pour lequel il n’y a pas d’acceptabilité sociale », dénonce Patrick Bonin de Greenpeace Canada.

Le texte de la pétition mentionne non seulement les impacts potentiels du projet sur le climat mondial, mais aussi sur la biodiversité québécoise. « GNL/Gazoduq détruirait et fragmenterait l’habitat de plusieurs espèces, incluant des espèces menacées ou vulnérables comme le carcajou, la tortue mouchetée, la paruline du Canada, les chauves-souris et le béluga du Saint-Laurent, une espèce emblématique sur le bord de l’extinction. Alors que nous assistons présentement à la sixième extinction de masse, donner le feu vert à un projet qui accélérerait la dégradation de la biodiversité au Québec serait irresponsable », affirme Alice-Anne Simard de Nature Québec.

Non seulement les signataires de la pétition demandent au gouvernement Legault de rejeter le projet, ils et elles demandent également de ne financer d’aucune façon le projet avec des fonds publics, ce qui fait écho au sondage diffusé le 2 décembre démontrant que la majorité des Québécois-e-s sont défavorables à une participation financière des gouvernements dans ce projet. « GNL/Gazoduq est en sérieuse difficulté financière et l’entreprise sait très bien que sans argent public, son projet d’exportation de son gaz dispendieux sur un marché mondial saturé ne sera jamais viable. Le gouvernement serait mal avisé d’engloutir l’argent des contribuables dans ce puits sans fond ; il doit écouter la population et proposer des projets de développement économique d’avenir », conclut Marc-André Viau d’Équiterre.

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