L’air insulté que l’on songe à le déloger, lui le Pape de la « souveraineté remise à plus tard », il s’offusque que QS adopte une stratégie « facile » en présentant des candidat-e-s vedettes contre des élu-e-s péquiste alors que selon lui, QS devrait plutôt affronter des libéraux ou des caquistes. Faisant de nouveau preuve de sa légendaire suffisance, il se dit prêt à étudier la candidature de Marissal... pour le PQ.
Aussitôt la rumeur lancée, les porte-paroles péquiste et leurs défenseurs dans les médias ont tiré à « boulets bleus » sur QS appréhendant la division du vote prédisant que les libéraux vont se glisser et remporter le comté. On dénonce la trahison fraticide de la famille souverainiste. Par exemple, le « Blogue des spins doctors » publié par Québecor titre « QS, comme toujours, vise avant tout le PQ... » Un autre chroniqueur de Québecor s’évertue à fouiller dans le passé de Marissal afin d’y trouver des contradictions avec son engagement à QS. Comme si les gens ne pouvaient changer d’avis sur les enjeux économiques et politiques. Ou ici dans le Huffington Post où l’auteur prétend que QS n’est pas un parti progressif puisqu’il fait le jeu des libéraux et l’auteur entretient le mythe d’un PQ progressiste apte à battre les libéraux. Bref, hors du PQ, point de salut...
Pourtant, QS loin de nager dans la facilité et de viser exclusivement les adversaires péquistes, se mobilise tout autant dans des comtés montréalais détenus par des libéraux comme Laurier-Dorion et Maurice-Richard (anciennement Crémazie). De plus, si l’on se fie aux sites web analysant le poids électoral des partis dans Rosemont selon les récents sondages, ils mettent tous QS et le PQ au coude à coude et ni le PLQ, ni la CAQ ne menacent de se glisser entre les deux. Le site « Si la tendance se maintient (Too close to call) mentionne dans son « simulateur Québec » que le PQ est à 30%, QS à 29,9%, le PLQ à 19,4% et la CAQ à 18,0%. Qc125 quant à lui donne 68% des chances au PQ de remporter le comté alors que QS possède 16% des chances. Ni PLQ, ni CAQ à l’horizon. Bref, on comprend vite que le problème est ailleurs.
Comment peut-on expliquer cette panique de la direction péquiste. Serait-ce que Jean-François Lisée sent le tapis lui glisser sous les pieds et que la candidature de Marissal ne vient que confirmer que son sort ne tient plus à grand chose à la direction du PQ. Qu’en cas d’une défaite aux élections, il se fera montrer la porte par les militant-e-s qui devront se trouver un nouveau chef (PKP 2.0 ? Véronique Hivon ?) prolongeant ainsi la crise dans le parti. Le PQ est écartelé entre la droite nationaliste incarnée par la CAQ et la gauche indépendantiste représentée par QS. L’espace pour développer son électorat se réduit de plus en plus.
Il tente de jouer sur deux niveau se positionnant à l’occasion sur des positions dites « de gauche » lorsqu’il le juge électoralement payant pour aussitôt au pouvoir, donne un grand coup de barre vers la droite. D’où l’expression consacrée « flashe à gauche, vire à droite ». En d’autres occasions, il n’hésite pas à adopter un discours frôlant l’islamophobie et s’adapte au discours ambiant du nationalisme ethnique sur le « nous » et les « autres ». En mettant la bataille pour la souveraineté sur la glace, il ouvre la voie à QS pour se positionner comme le champion de la bataille pour l’indépendance, notamment en s’appuyant sur la fusion avec Option nationale. La CAQ a le vent dans les voiles selon les récents sondages, incarnant l’alternative aux libéraux. Ainsi, la crise au PQ s’approfondit, la situation actuelle au Bloc pourrait bien préfigurer ce qui attends le PQ aux lendemains des élections d’octobre prochain. Lisée le craint plus que tout autre et les prétendant-e-s attendent en coulisses.
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