Tiré de Entre les lignes, entre les mots.
En une année de mobilisation, de campagnes, d’assemblées nationales et thématiques, grâce à la mise en réseau des expériences et connaissances féministes, nous avons écrit un Plan féministe contre la violence masculine et de genre, un instrument de lutte et de revendication, un document de proposition et d’action que nous porterons dans les rues de Rome le 25 novembre prochain. Un document politique féministe qui considère la violence masculine et de genre comme un phénomène structurel et systémique qui ne peut être résolu par l’augmentation des sanctions pénales ou par des plans d’urgence, mais qui doit se baser sur l’expérience des centres contre la violence faite aux femmes et du mouvement féministe. Pour lutter contre la violence masculine et de genre, nous ne voulons pas plus de police dans les rues ni de l’assistance, mais plutôt l’autonomie, la liberté et la justice sociale !
Combattre la violence masculine et la violence de genre signifie remettre en question la culture et les relations sociales sous-jacentes. Nous n’avons pas besoin de tuteurs ou de gardiens, nous ne sommes pas des victimes et nous n’avons pas cherché la violence qui nous prend pour cibles. Nous nous battons pour un changement structurel, à partir de l’école, du travail, de la santé, de l’administration judiciaire et des médias, nous exigeons le respect de nos parcours de liberté et d’autodétermination et de notre indépendance. C’est pour ça que nous réclamons les moyens et les ressources pour s’autodéterminer et décider de nos vies.
Le Plan est notre programme de lutte contre la violence patriarcale et capitaliste. Nous ne nous arrêterons pas face au viol et aux féminicides quotidiens. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne serons pas libérées du sexisme que nous vivons dans les lieux de travail, du harcèlement, de la discrimination et de l’abus de pouvoir, mais aussi de la violence de l’exploitation quotidienne et de la précarité. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne serons pas libérées des violences que nous vivons à cause des compressions budgétaires prévues par les gouvernements nationaux et européens qui appauvrissent nos vies et attaquent les centres contre la violence faite aux femmes et leur autonomie. Nous n’arrêterons pas tant que nous ne serons pas à l’abri de la violence dans les médias sociaux et les journaux, qui nous blâment ou qui nous victimisent en nous réduisant au silence.
Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne serons pas libérées de la violence du racisme institutionnel et des frontières, tant que les viols seront exploités pour justifier le racisme au nom des femmes. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas aboli les mesures institutionnelles qui de fait exposent les femmes migrantes aux violences quotidiennes des camps de réfugié.e.s, tels que les accords bilatéraux avec la Libye et la Turquie, et qui attaquent les migrantes, les prostituées et les trans au nom d’un « décorum » inacceptable, comme le font les lois Minniti.
Nous inonderons l’espace public pour affirmer la détermination de nos revendications, de nos pratiques quotidiennes de changement, de mutualisme et de solidarité : la force des milliers de femmes, trans et queer qui ensemble se reconnaissent dans #Metoo, moi aussi, pour le transformer en #WeToogether, Nous ensemble.
Nous serons dans la rue pour lutter pour notre autonomie. Nous voulons être libres de circuler dans les villes et à travers les frontières, de pouvoir décider de nos vies dans les hôpitaux et les tribunaux, de choisir notre destin au-delà des rôles qui nous sont imposés. Nous voulons un revenu d’autodétermination, un salaire européen minimum, l’état social et les droits, pour être libres de choisir ce que nous faisons de nos corps et de nos vies.
Nous ne nous arrêterons pas : nous avons un plan !
https://nonunadimeno.wordpress.com/2017/11/10/manifestation-nationale-a-rome-nous-avons-un-plan/
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