Édition du 14 mai 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Europe

Grogne des agriculteurs en France.

Les tracteurs a brides abattues sur Paris

Bloquer Rungis, le plus important marché d’Europe, cordon ombilical des Français (es) et les axes névralgiques de l’Hexagone, telles étaient et demeurent les cibles des agriculteurs en colère pour faire plier le gouvernement. Gabriel Attal a promis de nouvelles mesures.

De Paris, Omar HADDADOU <

Direction la capitale pour taper du poing !

La réunion d’hier lundi à Matignon des Syndicats avec le Premier ministre Gabriel Attal va-t-elle porter ses fruits ou accoucher d’une souris acculant les agriculteurs des 30 départements à passer à la vitesse supérieure.

Ces derniers ne cachent pas leur détermination à investir, à bord de leurs 800 tracteurs, le fastueux Paris et ses 1000 marchés, avec comme point d’orgue la fermeture de plusieurs autoroutes et le siège de Rungis, le plus grand marché de frais en Europe. Plus de 3 millions de marchandises y transitent par an.
D’où le ton apaisé du ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin pour éviter la confrontation des 15 000 policiers et gendarmes et dans la foulée motiver la levée des 8 points de blocage. Plus de trois heures de tractations entre le chef du gouvernement Gabriel Attal, le représentant de la FNSEA et des « Jeunes Agriculteurs », en vue de désamorcer la crise.

Ce rendez-vous se voulait discret, couvant un suspens qui laissait transparaitre l’acuité du malaise et la difficulté à trouver un consensus. Ni le Premier ministre, ni ses homologues ne se prêtaient à la transparence au sortir de cette rencontre. C’est la porte-parole du gouvernement Presca Thevenot qui mettra un peu d’eau à la bouche des médias : «  La mobilisation du gouvernement en faveur des agriculteurs s’inscrit dans la durée. De nouvelles mesures seront prises dès demain  », assure-t-elle autour de 22 heures.

Sous pression, le locataire de Matignon est attendu à l’Assemblée nationale pour son discours de politique générale. Il avait juré « d’avancer vite » dans le dossier. Son ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a du pain sur la planche.

La démonstration de force des agriculteurs, silo de la population, contrairement au combat des immigrés, a trouvé « réponse », du moins un dialogue. Le calendrier politique plaide en leur faveur. Elections européennes, Jeux Olympiques et Paralympiques. Leurs revendications méritent attention. Elles portent sur la réévaluation des prix des produits, la mise en place de mesures contre la concurrence déloyale, l’accord (décrié) de la réforme de la politique agricole commune (PAC), le green deal et sa neutralité carbone en 2050, perçu comme le cauchemar des agriculteurs.
La cause des besogneux du monde rural se veut présentement une perspective et un défi européen.

Mesurant l’impact du tollé parisien, Macron - concentré sur son agenda international - a consigné un tête à tête, jeudi prochain, avec Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne.
L’exécutif est plus que jamais au creux de la vague. Il se lance à corps perdu dans des concessions qui pourraient se révéler inassouvies. Vendredi, Attal, tout enthousiaste, dévoilait des mesures d’urgence, à savoir l’abandon de la taxe sur le gazole non routier, des indemnités gonflées pour les éleveurs sinistrés, des sanctions lourdes contres trois industriels de l’agro-alimentaire outrepassant les lois Egalim sur les prix.

Cela dissipera-t-il l’épaisse chape de normes qui étouffe l’activité agricole ?
Le politique sait ciseler le propos quand l’engrenage institutionnel grince : « Je ne vous lâcherai pas, on va se battre. Mettre l’agriculture au-dessus de tout. La France sans l’agriculture, ce n’est pas la France ! » martèle le Premier ministre.

Si le monde de la paysannerie trime, pleure de toute son âme ses pertes et ses souffrances, le spéculateur, le détaillant du coin et le véreux de la grande distribution quant à eux suffoquent en découvrant le bond de leurs profits. Pour l’heure le convoi ne décolère pas.

Sans Rungis, Paris ne tiendrait pas 72 heures.
O.H

8 heures
> 15.000 policiers et gendarmes mobilisés

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