Édition du 14 mai 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Europe

Face a l’actualite brûlante et le courroux du front social

Sur quel pied dansera Macron ?

Un discours du Président français à la sémantique analgésique, ce dimanche 24 septembre. Exposé aux feux nourris des crises qui frappent durement la France à l’intérieur comme à l’International, le chef de l’État a déroulé des mesures aux contours d’un plan d’ORSEC.

De Paris, Omar HADDADOU

Dans la trajectoire des ravages de la domination et aux discours condescendants inhérents à la diplomatie française, Emmanuel Macron a su tisonner le foyer de la coopération Nord-Sud, sous la bannière France-Afrique, en légitimant un interventionnisme au Sahel en proie au prétendu Djihadisme. Et ce, dans l’unique espoir d’éclipser le fiasco de sa politique néocoloniale sur le continent.
Mais le ressentiment antifrançais allant grandissant, les peuples nigérien, malien et burkinabé, ont décidé de se débarrasser du Paternalisme français, fut-il résiduel ! Aveu d’impuissance pour les nostalgiques de la colonisation. Vent de Libération pour les dominés.

La nouvelle génération africaine est-elle en train de s’affranchir de l’assujettissement ? Au terme de deux mois de bras de fer avec la junte militaire, Emmanuel Macron a fini par jeter l’éponge, annonçant, lors d’un entretien télévisé ce dimanche 24 septembre à Paris, le retrait du Niger des troupes françaises (1500 militaires) et le corps diplomatique d’ici la fin de l’année :«  La France a décidé de ramener son Ambassadeur dans les prochaines heures avec plusieurs diplomates ».
Paris qui nourrissait l’espoir de faire aboutir sa stratégie expansionniste et tutélaire à travers une intervention de la CEDEAO et le rétablissement de Mohamed Bazoum, est tombé soudainement de haut. En effet, il ne pouvait composer avec le Président renversé, présentement recherché ainsi que d’anciens Ministres et de Conseillers dans une affaire de trahison et de complot.

Par ailleurs, le temps est compté pour Macron et son gouvernement sur la gestion des dossiers brûlants, à savoir la crise migratoire, celle de Gilets jaunes, le climat, les violences policières, l’inflation, le plan de l’Hôpital, le pouvoir d’achat et l’Ukraine. Dans ce bouillonnement sociopolitique, le locataire de l’Elysée s’est prêté au jeu de la France apaisée en gratifiant, au château de Versailles - référence de l’Absolutisme monarchique par excellence - son convive le Roi Charles III d’Angleterre, d’un dîner fastueux aux assiettes liserées d’or.

L’indignation sur les réseaux sociaux était vive : « Comment peut-on demander aux Français un effort sur les retraites, sur le coût de la vie, et organiser un tel repas pour les nantis ? » s’offusquait un citoyen.
Dans son allocution, le chef de l’État a mis l’accent sur la crise migratoire et le drame à Lampedusa où près de 10.000 migrants sont arrivés en 48 heures : « On ne peut pas accueillir toute la misère du Monde. On doit être rigoureux. Il s’agit d’accélérer les procédures de renvoi rapide des femmes et des hommes qui n’ont pas vocation à rester dans notre pays ».

Comme si les éléments déclencheurs du flux migratoire (pillage de la ressource africaine, paupérisation de la population) lui échappaient. En déplacement à Marseille, vendredi 22 septembre, le Pape François plaidait pour l’accueil des migrants dans une Europe qui se trouve face à un choix humain : « Sauver les migrants est un devoir de civilisation » a fait savoir le souverain pontife.

Ramassez vos esprits ! Voilà ce que lui répond le tristement xénophobe de la Droite française, Éric Ciotti, Président du parti des Républicains : « Sur l’immigration, nous disons quelque chose de plus simple. Pas de régularisation des clandestins ! Jamais de régularisation ! Personnellement, je ne voterai jamais un texte où il y a une mesure de régularisation. Et je ferai en sorte que ce texte soit un échec pour ceux qui le portent !  ». Sur la question climatique, Macron a qualifié les engagements de la France de « Défi du Siècle ». (Passez-moi le Stabilo Boss !)

Ce lundi, le Président de la République a présenté les grands axes de sa feuille de route écologique. Objectif ? Réduire les émissions du CO2 de la France de 55% d’ici 2030 : « Il ne peut y avoir une vraie écologie européenne sans investissement. La France se battra pour avoir une stratégie d’investissement massif » s’enthousiasme -t-il, avant de poursuivre sur des notes trop optimistes.

Deux centrales à charbon restantes sur le sol français, seront converties, selon ses propos, en Biomasse d’ici à 2027, conférant à la France une place parmi les pays pionniers de l’Europe à sortir du charbon. La sortie promise en 2022, aux oubliettes ! Le discours botte en touche : « Notre dépendance aux énergies fossiles nous coûte 120 millions d’euros par an et nous allons…  ».

Le président promet la production d’un million de pompes à chaleur avant la fin du quinquennat. Un contrôle des prix de l’électricité pour les ménages et les industries. S’y greffent aussi l’aide au carburant (chèque) et la production d’1 million de voitures électriques.
Aujourd’hui (mardi), se tient une réunion à Matignon avec Elisabeth Borne pour l’étude de la vente du carburant à prix coûtant. Dans le canevas gouvernemental, figurent les l’options suivantes : Faire payer les gros pollueurs, la mise en place des Budgets verts territoriaux et l’accompagnement des nouveaux investissements.
Mais dans ce triomphalisme hâtif, il y a un angle mort !
Pour réussir la transition énergétique, il faut 34 milliards d’euros supplémentaires au lieu de 7 que promet Emmanuel Macron. En attendant, les Cops auront tout le loisir de brasser de l’air (vicié) !

Après avoir abîmé la mirifique planète, épuisé éhontément et voracement ses ressources, la France et l’Europe se cherchent illusoirement une porte de sortie. « Too late ! »
O. H

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