Édition du 14 mai 2024

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LGTB

17 mai journée de lutte à l’homophobie

« L’homophobie désigne toutes les attitudes négatives pouvant mener au rejet et à la discrimination, directe et indirecte, envers les gais, les lesbiennes, les personnes bisexuelles, transexuelles et transgenres, ou à l’égard de toute personne dont l’apparence ou le comportement ne se conforme pas aux stéréotypes de la masculinité ou de la féminité. » [1]

L’homophobie n’existe pas au Québec…voyons donc !….Nous avons une approche ouverte. Des lois ont été promulguées pour protéger les droits. Voyons donc !…

Voyons donc justement les faits.

« Dans les écoles secondaires :

 63 % des élèves entendent des commentaires comme ‘’c’est fif’’ ou ‘’c’est tapette’’ chaque jour à l’école
 39 % des élèves ont vécu au moins un épisode d’homophobie en tant que victime
 69 % des élèves lesbiennes, gais, bisexuel-le-s et transsexuel-le-s (LGBT) sont victimes d’homophobie
 35 % des élèves hétérosexuel-le-s sont victimes d’homophobie, simplement parce qu’ils ou elles ne correspondent pas aux stéréotypes de genre. » [2]

Cela a de quoi convaincre qu’ici aussi il faut poursuivre la sensibilisation aux préjugées et la lutte pour les droits des personnes LGBT.

Ce qu’il importe de comprendre c’est que ce n’est pas seulement la personne LGBT qui souffre des discriminations mais tout le milieu dans lequel elle évolue. Par exemple dans les écoles cela affecte les autres jeunes qui s’identifient comme LGBT ou qui se posent des questions, les jeunes provenant de familles homoparentales, ou qui ont des membres de leur familles ou des ami-e-s LGBT, des jeunes qui tentent de vivre sans stéréotypes ou qui vivent cachés par crainte de discriminations. [3]
Mais l’homophobie ne se vit pas seulement à l’école. Nombre de personnes LGBT le vivent en milieu de travail. Il y a le climat homophobe de travail mais aussi des embûches à l’embauche, à l’avancement, aux droits acquis, à la rémunération etc….

De même dans la vie civile comme personne citoyenne ou même dans la vie quotidienne dans la famille, avec les ami-e-s, le voisinage, l’entourage.

Cela doit sortir du silence, se dire publiquement et toute discrimination se doit d’être dénoncée.

C’est dans cet objectif que le 16 mai dernier au TAM TAM café à Québec, une coalition de groupes pour la défense des droits LGBT a organisé une conférence sur l’homoparentalité. Quoi de mieux que cette thématique pour briser les préjugés. Oui les personnes du même sexe rêvent d’avoir des enfants et de former des familles. Et oui, elles ont les capacités parentales pour le faire. Il a été prouvé que les enfants de familles homoparentales se développent aussi normalement que ceux provenant de familles hétérosexuelles. Les analyses ont démontré que ce sont les liens développés dans la famille qui importent pour l’épanouissement des enfants.

Trois personnes conférencières nous ont sensibilisées à l’homoparentalité. D’abord madame Bédard, doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Montréal nous a fait un bref historique de l’évolution des études en psychologie sur les familles homoparentales. L’évolution des mentalités est clairement ressortie de ces propos. D’études comparatives entre les familles hétérosexuelles et homoparentales, les analyses se sont de plus en plus concentrées sur des approches qualitatives et quantitatives des familles homoparentales en elles-mêmes.

Ensuite madame Mona Greebaum nous a parlé de son organisme « Coalition des familles homoparentales ». Elle nous a parlé de l’importance pour les familles homoparentales de se rencontrer, de se solidariser. Mais elle a aussi souligné que le gros du travail de son organisme visait la sensibilisation et la lutte aux préjugés dans les écoles auprès des jeunes mais aussi des organismes de la santé et des services sociaux. En une seule année, plus de 3000 personnes intervenantes ont suivi une formation sur l’homoparentalité donnée par son organisme. Un beau succès de conscientisation.

Enfin Madame Jeanne Lagabrielle, aussi membre de la Coalition des familles homoparentales et enseignante lesbienne, parente d’un petit garçon a témoigné de sa réalité tant à l’école avec ses élèves qu’avec les autres enseignants que dans la vie ordinaire avec Baltazar.
Cette rencontre était des plus intéressantes pour sensibiliser à l’homoparentalité. Et c’est là , qu’on comprend la nécessité d’organiser une telle journée de lutte contre la discrimination. Merci aux organismes qui ont organisé cette pause causerie : entre autres GRIS Québec, LGBT-Québec, Coalition des familles homoparentales, MIELS-Québec, Groupe Gai de l’Université Laval.

Ginette Lewis


[1Politique québécoise de lutte contre l’homophobie, Gouvernement du Québec, 2009

[2Dépliant De la diversité familiale aux stratégies pour en finir avec l’homophobie Justice Québec et Éducation, Loisir et Sport Québec

[3Dépliant De la diversité familiale aux stratégies pour en finir avec l’homophobie Justice Québec et Éducation, Loisir et Sport Québec

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